La marge de manœuvre du président de la transition, Bah N’Daw, semble faible face à son vice-président, Assimi Goïta, dont les partisans le poussent à briguer la magistrature suprême en 2022.
C’est une première au Mali. Le pays a un président, Bah N’Daw, et un vice-président, Assimi Goïta. Sur le papier, selon la charte de la transition, ce dernier n’est chargé que des questions de sécurité et de défense. Mais dans la pratique, cela s’avère plus complexe. Si les deux hommes sont installés à Koulouba, la « colline du pouvoir », pour certains, il n’y a pas de doute sur qui l’exerce réellement. Depuis leur irruption à la tête du pays le 18 août pour renverser Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), mettant fin à des mois d’instabilité politique, les leaders de l’ex-Comité national pour le salut du peuple (CNSP), dont le numéro un était Assimi Goïta, n’ont plus jamais quitté le devant de la scène.
« Nous ne tenons pas au pouvoir, mais à la stabilité du pays », déclarait à la télévision nationale le colonel-major Ismaël Wagué au lendemain du putsch. Porte-parole de l’ex-junte, il est aujourd’hui ministre de la Réconciliation nationale. Plus de sept mois après, force est de constater que le pouvoir n’a jamais été autant militaire dans l’ère démocratique au Mali.
Tout comme Ismaël Wagué et Assimi Goïta, les figures principales du CNSP, officiellement dissous le 18 janvier, occupent des postes de premier plan dans la gestion de la transition. Le colonel Malick Diaw, premier vice-président de l’ex-CNSP, est aujourd’hui président du Conseil national de transition (CNT), le colonel Sadio Camara est le ministre de la Défense et des Anciens combattants et le colonel Modibo Koné, celui de la Sécurité et de la Protection civile.
Source : Jeune Afrique