Depuis le mois de mars 2020, les enseignants des écoles privées du Mali sont laissés à eux-mêmes, pour cause : la fermeture des écoles par le gouvernement en raison de la pandémie de covid-19. Ils n’ont, depuis lors, reçu ni salaires, ni bénéficié de mesures d’accompagnement de la part du gouvernement et des promoteurs d’écoles privées.
Ces derniers ne se préoccupent guère des conditions dans lesquelles se trouvent les enseignants des écoles privées. Las d’être frappés injustement par cette situation, les enseignants des écoles privées du Mali regroupés en Syndicat National Libre des Enseignants des Ecoles Privées du Mali (SYLEEPM), ont tenu , le vendredi 8 janvier 2021, une marche pacifique de protestation effectuée entre le Ministère de l’éducation nationale et le Carrefour des Jeunes de Bamako. L’objectif de cette marche était de demander aux autorités d’ouvrir les classes pour mettre fin à leurs conditions précaires depuis 10 mois.
Les enseignants des écoles privées de Bamako ne se sont donc pas fait prier pour se mobiliser afin de faire entendre leurs voix par les autorités qui demeurent indifférentes à leurs conditions précaires. Ils étaient nombreux à dire «non » à la fermeture des écoles sans les mesures d’accompagnement. «Sans mesures d’accompagnement, nous savons tous combien cette décision de fermer les écoles à cause de la pandémie de covid-19 fait mal à nous, enseignants évoluant dans les écoles privées. Depuis plus de 10 mois, nous n’avons rien eu comme soutien de la part de nos autorités, et n’avons rien pour vivre», a déclaré Cheickna Keita, adjoint au secrétaire général du syndicat national des enseignants des écoles privées (SYNLEEPM). Et d’enchaîner ensuite : «Nous vivons à la sueur de nos fronts et de ce que nous faisons comme travail dans ces écoles privées. Le fait de fermer ces écoles sans aucune mesure d’accompagnement joue inconstestablement sur nos vies familiales et quotidiennes », a fait savoir Kéita. Et pour finir, il a ajouté : « Nous sortons aujourd’hui pour dire non à la négligence des enseignants des écoles privées par les autorités, nous sommes le baromètre de l’école malienne, nous ne méritons pas d’être marginalisés, nous prenons notre destin en main».
La rentrée scolaire 2020-2021 était initialement prévue pour le mardi 5 janvier dernier. En raison de la multiplication des cas de covid-19, elle a été repoussée jusqu’au 25 de ce mois. Esperons que les cris de cœur des enseignants des écoles privées du Mali soient entendus par les autroités pour que finissent leurs calvaires.
Hadama B. Fofana
Source : Le Républicain