Lors de la rencontre entre la commission Défense du Sénat de la république française et les ambassadeurs des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), A l’occasion, Toumani Djimé Diallo, l’ambassadeur du Mali en France s’est plaint du comportement des soldats de la Légion étrangère, présents dans le pays dans le cadre de l’opération Barkhane. Des propos qui ont provoqué un incident diplomatique entre les deux pays.
L’ambassadeur du Mali en France a sévèrement critiqué le mercredi 26 février 2020 les soldats de la Légion étrangère participant à l’opération française Barkhane dans son pays, en dénonçant des débordements qui posent problème, au cours d’une audition au Sénat.
Selon l’ambassadeur du Mali en France, « il n’y a pas de sentiment anti-français au Mali ». « Il y a eu, à un moment donné, un ressenti au sein de la population contre la présence militaire française », a déclaré Toumani Djimé Diallo devant la commission Défense du Sénat, qui recevait les ambassadeurs des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad).
Il a aussi fait savoir que parmi ces soldats, il y a des officiers, l’armée normale mais aussi la Légion étrangère qui pose problème.
« Par moments, dans les Pigalle de Bamako, vous les retrouvez, tatoués sur tout le corps, en train de rendre une image qui n’est pas celle que nous connaissons de l’armée (française). Ça fait peur, ça intrigue », a-t-il poursuivi.
Les soldats de la Légion sont régulièrement déployés au Sahel dans le cadre de l’opération anti-djihadiste Barkhane. Selon le diplomate malien, « le comportement de certains éléments de l’armée ne laisse pas à désirer ».
De quoi provoquer le courroux de la France qui n’a pas tardé à réagir hier jeudi 27 février 2020 à travers le cabinet du ministère des armées. La France semble être dans tous ses états, vu la portée des déclarations.
La France a estimé jeudi que la mise en cause du comportement de ses soldats, accusés la veille par l’ambassadeur du Mali en France de « débordements » dans les quartiers chauds de Bamako, était « fausse, inacceptable et indécente ».« Plutôt que de véhiculer et de propager de fausses accusations, nous attendons de l’ambassadeur du Mali qu’il mobilise toute son action pour la mise en œuvre des décisions du sommet de Pau et la réussite de tous », a répliqué cabinet de la ministre des Armées, rappelant qu’il n’y a « quasiment plus de soldats français stationnés à Bamako » depuis août 2014.
Une réplique du berger à la bergère qui a créé des incidences diplomatique entre le Mali et la France qui ont malheureusement mis la tête du diplomate malien à prix.
Le chef de la diplomatie malienne, Tiébilé Dramé ne tardera pas à s’envoler pour Paris, afin d’éteindre le feu que venait d’allumer son diplomate en poste, Toumani Djimé Diallo.
Aujourd’hui même si le calme semble revenir, l’ambassadeur malien aura déjà payer le prix de ses déclarations inopportunes, puisqu’il est rappelé à Bamako.
Ce scénario, selon certains observateurs, estime que l’ambassadeur Malien ne pouvait plus rester en poste dans la mesure où un français travaillant pour l’ONU s’est fait expulsé de la France pour des propos jugés indignes de la part des autorités maliennes.
En souhaitant la bienvenue à Kidal aux délégations « venues du Mali et de l’étranger », lors du congrès du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le 30 novembre, Christophe Sivillon a suscité une levée de boucliers dans le pays. Mouvements de la société civile, partis politiques, institutions… tous ont condamné ses propos, l’accusant de remettre en cause l’intégrité du territoire. Les députés maliens ont dénoncé, le 5 décembre, dans une déclaration commune lue en séance, « des propos qui portent une atteinte grave à la souveraineté et à l’intégrité territoriale ». « Nous demandons au gouvernement de mettre en garde la Minusma, pour le comportement irresponsable de son agent », ont-ils déclaré. Il sera persona non grata au Mali puis expulsé du pays.
Face cette situation, l’on est tenté aujourd’hui de dire que la mouche de Christophe Sivillon aurait piqué l’ambassadeur du Mali en France, ToumaniDjimé Diallo.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net