Entre Mme Haïdara Aïchata Cissé et les élus de l’ancienne Assemblée nationale dissoute par IBK avant sa propre démission, le climat est très tendu. Les raisons sont toutes simples : l’honorable Chato faisait partie des ex députés mis en mission par l’ensemble des 147 députés, victimes du renversement du régime, auprès des autorités de la transition et autres institutions compétentes afin de restaurer l’Assemblée nationale. Des démarches ont été faites dans ce sens, à savoir la saisine de la cour suprême afin qu’elle prononce la nullité de la décision de dissolution prononcée par l’ancien président, IBK. Après, le bureau restreint mis en place pour la circonstance, au nombre de 17, assorti d’une commission restreinte de quelques ex élus a aussi saisi la CEDEAO qui, à son tour, a mis l’information à la disposition des autorités de la transition pour un règlement définitif.
Au moment où ces démarches étaient en cours sous la conduite de Chato et autres, la bonne Dame bascule de manière inattendue pour remplacer Oumarou Diarra démissionnaire au sein du CNT. Lorsque son décret signé par le Président de la transition a été rendu public, tout le monde était surpris ! Dans les rangs de ses camarades qui se battent pour être remis dans leurs droits à travers le retour de l’AN ou à défaut leur dédommagement, la nouvelle est interprétée comme de la traitrise. Chato a trahi tout le monde. Elle jouait le double jeu entre les ex députés et les autorités de la transition. D’aucuns, ex-députés, pensent même qu’elle filait toutes les stratégies qu’ils avaient mises en place face aux autorités de la transition pour avoir gain de cause dans leur combat. Tout cela pour bénéficier de leur bonne grâce. Pire, Chato, pour être du CNT, aurait activé ses réseaux en dehors du Mali. Elle serait entrée en contact avec toutes les personnalités de la sous-région attachées à la résolution de la crise malienne parmi lesquelles des Présidents.
Au regard de tous ces efforts consentis, Chato semble viser loin : comment retrouver son poste perdu au sein du parlement panafricain. Quelques heures après sa nomination au CNT, elle a même fait un poste dans ce sens. Mais là où la surprise risque d’être grande, Chato n’a pas qualité de députée suite à la décision de la Cour Constitutionnelle au sujet du CNT. Cela minimise ses chances et son poste resté vacant est même déjà convoité par des pays de la sous-région qui auraient envoyé des noms pour occuper ledit fauteuil. Ce qui dénote qu’entre Chato et les ex-députés, le divorce est consommé.
Une autre approche est développée par des observateurs de la scène politique. Selon des analystes, Chato est en train de flouer les gens quant à sa réelle intention d’être dans le CNT. Elle ne vise pas son poste au niveau du parlement panafricain mais elle serait dans la posture de maintenir, à traverse le CNT son influence sur les services où elle a des marchés au compte de sa société. Sa personnalité, son poids politique viennent de là. Donc il lui faut rester sur la scène en vue d’entretenir sa santé financière et faire face aux prochaines élections législatives.
Boubacar Yalkoué
Source : Le Pays