Bocari Tréta, un président réduit à l’errance

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L’horizon politique est de moins en moins dégagé pour le président par défaut du Rassemblement Pour le Mali, Bocari Tréta.

Après l’installation à ses dépens du député sortant Moussa Timbiné comme secrétaire général de la section V de Bamako, cette circonscription sur laquelle il mise pour ses ambitions parlementaires échappe définitivement à son contrôle, à quelques encablures des législatives annoncées pour Mars prochain. Comme pour ne rien arranger à la chose, le devenir politique du président du BPN est en outre compromis par une situation sécuritaire toujours délétère à ses origines, à Teninkou notamment où il pouvait espérer arracher l’étendard du Rpm.

Mais le schéma se ferait sans l’assentiment d’Abderrahmane Niang lié par le nombril au candidat naturel de l’Urd, Amadou Cissé alias Djadjiri. Comme quoi, le point de chute électoral est peut-être jouable mais pas l’alliance la plus gagnante qui reste contrôlée par son son nouveau concurrent au sein de sa famille politique qui n’est autre que l’actuel président de la Haute Cour de Justice. .

Les partis politiques subissent durement la crise de trésorerie

On a beau cacher les problèmes financiers du Mali ils sautent à l’œil nu. Indépendamment de leur appartenance à la majorité ou à l’opposition, les formations politiques ont unanimement jubilé à l’annonce de la disponibilité du financement publique aux partis. Et pour cause, il s’agit d’une manne annuelle très importante pour le fonctionnement des partis et qui vient en appoint à nombre de leurs dépenses et au règlement des dettes qui assaillent les plus sérieux d’entre eux. Sauf que l’année 2019 s’est révélée un exercice pas comme les autres et peut-être le pire que le pays ait jusqu’ici connu en termes de tension trésorière. Et les formations politiques en ont durement subi le coup car le financement public a été réparti sans la disponibilité des sous ou du moins la totalité.

En effet, alors qu’ils s’attendaient à un virement de l’entièreté des montants alloués, ils ont dû se contenter de la moitié seulement et attendent impatiemment d’être en possession de leurs reliquats pour honorer leurs engagements contractuels avec les fournisseurs, les employés et autres. La quasi-totalité des formations a dû suspendre ou même se passer de certaines dépenses comme les affiches de vœux de nouvel an au public. On aura remarqué l’absence criante de leur décor sur les grandes artères de la capitale. Comme quoi, à exercice budgétaire exceptionnelle, année sans vœux sur l’échiquier politique.

Soumaïla Cissé essuie un revers inédit à l’Urd

Les détails des dernières assises de l’Urd sont passés anodins mais ils pourraient avoir marqué un tournant important dans le fonctionnement de ce parti. Jusque-là patrimoine personnel du président Soumi, qui y fait et défait tout à sa guise, le parti a montré des signes évidents d’affranchissement pour la première depuis sa création. Les militants, selon nos sources, l’ont manifesté en éconduisant leur président et candidat naturel sur la question des réformes et innovations qu’il a voulu apporter à l’organisation de sa famille politique. Y figurent par exemple la disparition de fait de mouvements des jeunes et des femmes ainsi que l’émergence d’une instance décisionnelle rétreinte dont les membres devraient être nommés par le tout-puissant président.

Mais à la grande surprise de Soumi Champion, apprend-on, c’est à coups de conspuassions et de huées que l’annonce desdites réformes a été accueillis. Elles ont été par conséquent retirées du circuit pour éviter au président de l’Urd un désaveu certain par les membres d’une famille où son influence est de plus en plus nuancée par quelques velléités protestataires.

La Rédaction

Source : Le Témoin

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