Sous le régime défunt d’Ibrahim Boubacar Kéïta, plusieurs bâtiments publics ont été cédés à certains opérateurs économiques à des prix largement inférieurs à leur valeur. Ces’’ ventes ‘’ opérées dans des conditions opaques ont profité à des ‘’ opérateurs économiques’’ véreux et à des prêtes noms connus. Aussi, la quasi-totalité du patrimoine de l’Etat dont une grande partie a été acquise sous les régimes précédents et même avant a ainsi été touché par ce bradage. C’est là un véritable scandale qui mérite de sérieuses enquêtes afin de faire la lumière sur cette casse du siècle opérée ces sept dernières années.
Au total, 27 bâtiments ont été bradés puis souvent loués à ce même État vendeur. Et cela au moment où l’Etat fait face à une insuffisance criarde de patrimoines immobiliers au point que beaucoup de services publics sont en location, il est difficile, donc, de concevoir que les bâtiments de l’Etat aient été bradés à des prix dérisoires à des opérateurs économiques proches de l’ancien Régime.
La liste des immeubles bradés, leurs prix de cession et les adjudicateurs, tous des opérateurs bien connus, avait défrayé la chronique, quelques jours avant la chute du Président IBK et de son régime.
Aussi, le plus révoltant, pour les citoyens, est le fait que ces bâtiments cédés soient à nouveau loués par leurs nouveaux acquéreurs à l’Etat à des prix faramineux au détriment des contribuables.
Un des motifs de la cession de ces bâtiments était la construction d’un nouveau centre administratif au Mali, en l’occurrence la Cité administrative devant abriter tous les ministères et certains services publics. Sauf que, le prix total de la « moisson » issue des bâtiments bradés et le nécessaire pour la construction d’une cité administrative digne de son nom, le gap est de trop.
Comptant, 22 bâtiments, la Cité administrative de Bamako a coûté un peu plus de 53 milliards de nos francs. Alors que la recette de ces bâtiments bradés ne vaut pas 25 milliards de francs CFA, selon des sources. Une autre anomalie est que malgré les ventes des bâtiments de l’Etat aux commerçants et opérateurs économiques, les édifices figurent toujours sur la liste des patrimoines de l’Etat, ce qui les exemptent aussi du paiement des impôts et taxes à l’Etat malien.
Aussi plusieurs questions demeurent : Quels critères ont été pris en compte pour fixer les prix ? Et surtout où sont parties les recettes des ventes ? Malgré le fait que la justice malienne a été saisie, le dossier n’a guère évolués. Plus d’un malien voudrait savoir si toutefois, les bâtiments seront- ils récupérés un jour. ? Il urge, donc, que la Justice donne suite à ce dossier scandaleux qui ne peut rester impuni Alors les Autorités de la Transition sont attendues.
Mémé Sanogo
Immeubles Bradées
Direction Nationale du Travail et de la Sécurité Sociale (DNETSS ex Caisse des Retraités)
Ex-Direction des Impôts
Ex-Direction du Génie rural
Direction Nationale de la Géologie et des Mines
Centre National de la Production Artisanale
DNGR/DNP et Direction de la Production de la Nature
Institut de la Statistique
Division du cadastre et de la propriété foncière
Grande Chancellerie du Mali
Ex-taxes indirectes des Impôts
Direction Régionale des Douanes District et Koulikoro et Direction Douanes
Logement N°1
Logement N°2
Ministère de la Santé (Direction des affaires sociales)
Excentre de Formation des Magistrats
Ex-Maison des Avocats
Centre médico-scolaire
Ministère du Développement social
Recettes générales du District
Ex-direction Nationale des Industries
Logement N°256
Jardin d’enfants «les Oisillons»
Conseil supérieur de la Communication
Ex-comité d’Appui aux réformes institutionnelles (Mission d’Appui aux réformes politiques)
Association des Historiens Africains du Mali
Agence pour l’aménagement et la Gestion des zones industrielles
Direction régionale du commerce et de la concurrence
Source : L’Aube