Aujourd’hui(16 Janvier), le Conseil de sécurité sera informé de la situation au Mali par le Sous-Secrétaire général à l’Afrique, Bintou Keita. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Kamissa Camara, devrait également participer à la réunion. Des consultations sont actuellement prévues après la réunion d’information, mais elles pourraient être annulées car la France a encouragé toutes les délégations à faire une déclaration au cours de la séance publique. Un communiqué de presse peut être adopté à l’issue de la réunion.
La réunion devrait évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali, ainsi que la situation sécuritaire et humanitaire dans le nord et le centre du pays. Keita devrait informer le Conseil du rapport du Secrétaire général du 28 décembre ( S / 2018/1174 ), ainsi que de sa visite au Mali en décembre 2018, en compagnie d’Oscar Fernandez-Taranco, Sous-Secrétaire général à la consolidation de la paix. Soutien. Camara est susceptible de mettre en lumière les développements du processus politique et les mesures prises pour accélérer la mise en œuvre de l’accord.
Les membres du Conseil devraient se féliciter des progrès récents en matière de sécurité et de questions politiques au Mali, notamment du lancement d’un processus accéléré de désarmement, démobilisation, réintégration et intégration et de la mise en place de 10 administrations provisoires au niveau des districts dans le nord. Toutefois, les membres du Conseil insisteront probablement sur la nécessité pour les parties de mettre en œuvre les exigences non remplies en vertu de l’accord. Il s’agit notamment de progresser dans la réforme du secteur de la sécurité, de s’entendre sur une restructuration administrative et territoriale de l’administration publique et de tenir un référendum constitutionnel différé depuis longtemps. Un rapport du 26 octobre 2018 rédigé par le Centre Carter, en tant qu ‘«observateur indépendant» désigné par le Comité de suivi de l’Accord, principal mécanisme de suivi de l’accord,
Les membres du Conseil sont de plus en plus frustrés par la mise en œuvre limitée de l’accord. Dans un communiqué de presse du 19 octobre 2018 , ils ont souligné qu’il était urgent que les parties «prennent des mesures sans précédent pour s’acquitter pleinement et rapidement des obligations qui leur incombent aux termes de l’accord». Selon la résolution 2423, adopté en juin 2018, le Secrétaire général devrait faire rapport en mars 2019 sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des dispositions clés de l’accord mentionné dans la «Feuille de route» du 22 mars 2018 convenue entre le gouvernement du Mali et les groupes armés. À la demande des États-Unis, le Conseil a exprimé l’intention, en l’absence de progrès significatifs, de demander au Secrétaire général de proposer des options pour une adaptation potentiellement importante de la MINUSMA après l’expiration de son mandat actuel.
Les membres du Conseil devraient également faire part de leur inquiétude croissante face à la situation dans le centre du pays, où la violence intercommunautaire entre groupes ethniques – notamment les Fulani, les Bambara et les Dogon – persiste. Les groupes terroristes profitent souvent de ces tensions pour augmenter le recrutement et renforcer leur propre légitimité dans leurs communautés. Alors que la MINUSMA renforce sa présence dans le centre, la situation manque d’un cadre politique global, tel que celui défini par l’accord pour le nord du Mali. Les membres du Conseil discuteront probablement de la manière de traiter les causes profondes des conflits et des problèmes de sécurité dans le centre. En ce sens, certains membres pourraient être intéressés par une réunion spécialement consacrée à la situation dans le centre du Mali et par des représentants de la société civile.
Le rôle des sanctions dans l’application de l’accord devrait également être mentionné par plusieurs membres du Conseil. Le 20 décembre 2018, le Comité des sanctions contre le Mali (2374) a imposé une interdiction de voyager à trois individus associés à des groupes armés en raison de leurs activités déstabilisatrices au Mali. Les listes ont été proposées par la France sur la base d’informations figurant dans une annexe confidentielle au rapport du groupe d’experts établi en août 2018.
Source: whatsinblue.org