Ancien ministre des Affaires étrangères, en charge de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et Président du Parti pour la Renaissance Nationale, Tiébilé Dramé s’est prononcé ce week-end sur la brouille entre les autorités de la transition et les groupes armés signataires de l’accord.
Sans prendre position en faveur d’un camp, l’ancien ministre appelle les différentes parties à observer la plus grande retenue, eu égard à la situation que traversent le Mali et la région du Sahel. « Dans le contexte actuel que traversent le pays et la région, toutes les parties signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation doivent observer la plus grande retenue, en paroles comme en actes », a préconisé Tiébilé Dramé. Cet appel, à épargner le Mali d’une crise de plus, intervient au moment où les acquis réalisés par la signature de l’Accord de paix entre le gouvernement du Mali et les groupes armés signataires sont plus que jamais fragiles tant la précaire confiance, liant les deux parties, paraît remise en cause.
Le HCUA, le MNLA et la plateforme Gatia doutent de la volonté des autorités de la transition à mettre en œuvre l’accord, à cause des déclarations du Premier ministre et de son ministre des Affaires Etrangères. Le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad, très proche du chef terroriste Iyad Ag Ghaly, a ainsi invité le gouvernement, dans un communiqué, à “clarifier sa position” par rapport à l’application de l’accord. Ce mouvement estime que c’est l’accord seulement qui le lie au gouvernement du Mali. Pendant que ces déclarations sont tenues, les groupes armés, qui n’ont pas déposé les armes depuis la signature de l’accord, se réarment chaque jour et renforcent leurs rangs avec des nouveaux combattants. De quoi inciter à plus de pessimisme quant à une éventuelle reprise des hostilités entre les ex-rebelles et l’armée nationale qui se dote également en moyens et en effectifs contre les groupes armées terroristes.
L’accord de paix, signé en 2015 entre les deux parties, peine à connaître des avancées majeures en terme d’application. Beaucoup de voix s’élèvent pour décrier cet accord qui, selon elles, a été signé au moment où le Mali était en position de faiblesse et lui reprochent de contenir les germes de la partition du pays.
L’actuel Premier ministre de la transition, Choguel Maïga, est parmi cette tendance qui pense que cet accord est mauvais pour l’unité du Mali. Récemment, sous l’égide du Ministre de la Réconciliation, le Colonel Ismaël Wagué, un accord a été obtenu grâce à l’implication d’une ONG italienne, spécialisée dans les questions migratoires, entre le gouvernement du Mali et les groupes armés signataires afin d’éviter le blocage autour de l’accord. Depuis cette signature en début de l’année, les réunions du Comité de suivi de l’accord peinent à reprendre.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net