Au moins 42 personnes sont mortes dans un glissement de terrain à Bafoussam, dans l’ouest du Cameroun. Le drame s’est produit dans la nuit de lundi à mardi. Les opérations de secours sont toujours en cours pour tenter de retrouver les disparus.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, la terre a craqué dans ce quartier situé dans l’arrondissement de Bafoussam IIIe, autour de 22 heures. Après une explosion et des secousses ont suivi un fort écoulement de boue sur une pente de 15% sur environ 300 mètres qui a surpris plusieurs riverains au pied de la montagne, dont certains s’apprêtaient à aller au lit. Au moins onze habitations ont été ensevelies et des dizaines de personnes prises au piège. Selon un dernier bilan donné par le maire de Bafoussam III, Daniel Ndefonkou, 42 corps ont déjà été extraits des décombres, 18 personnes sont toujours portées disparus au dernier bilan connu. Quatre personnes, dont trois blessées, ont survécu, pour l’instant.
Ce n’est que ce mardi matin que les premiers secours ont commencé à s’organiser en raison des fortes précipitations qui s’abattent sur la ville depuis plusieurs jours et qui rendent difficile l’accès aux lieux du drame.
Les opérations de secours se poursuivaient ce mardi après-midi, mais les pompiers auraient toujours autant de mal à accéder sur le site. La terre est argileuse et la zone très accidentogène, a renseigné l’un d’eux. Cette zone est située entre deux collines est traversée par une vallée marécageuse. « Dans les années antérieures, il ne pleuvait pas comme ça ; il pleuvait plus tôt, vers le 15 octobre, mais pas comme ça », constate le maire Daniel Ndefonkou, qui dit qu’« il faut chercher à reloger les gens ailleurs, car là on ne peut pas construire. On va vider le quartier. À chaque fois, c’est comme ça. »
Le ministre de la Décentralisation et du Développement local, qui se trouve dans la ville, s’y est rendu en compagnie du gouverneur. Il a promis une aide urgente de cinq millions de francs CFA pour aider au déguerpissement et en soutien aux victimes. « Les premiers échanges que j’ai eus avec les autorités administratives, le gouverneur et le préfet notamment ainsi que le maire, donnent à voir qu’un certain nombre de familles étaient installées ici , des adultes et des enfants et que malheureusement d’après ce que l’on peut constater, il y a peu de chance que l’on trouve des gens encore en vie. Je remarque qu’il y a eu une réaction prompte des autorités administratives. J’observe également qu’il y a eu une participation, une contribution spontanée des populations de Bafoussam qui sont venues nombreuses pour porter main forte aux victimes de cet incident. Je suis en séjour dans la région depuis quelques jours et j’observe qu’il pleut beaucoup. Mon sentiment est qu’il faut chercher la cause de cet incident dans la nature du terrain en raison des fortes pluies. Cet évènement doit inciter la population à faire attention aux endroits où elle s’installe, de sorte que les zones déclarées non constructibles ne le soient pas. »
Source : RFI