Depuis la fin de la semaine, une vidéo circule sur les réseaux sociaux dans laquelle un chasseur « donzo » après avoir égorgé un homme se propose de le servir à son chef pour qu’il le mange.
Dans la vidéo, on aperçoit des hommes arborant fièrement la tenue des chasseurs dit donzo, qui après avoir égorgé et dépiécé une personne, exhibent ensuite ses organes. Ils affirment à visage découvert offrir le foie de leur victime à leur chef militaire qui leur a demandé, après chaque forfait de lui réserver cette partie.
Les chasseurs traditionnels « donzos » prétendent protéger les dogons contre les peuls alors que le conflit entre les deux communautés s’est exacerbé depuis l’apparition il y a quelques années du groupe jihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa Diallo, les violences se multiplient entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture.
Ce geste inhumain n’honore pas la race humaine et ne doit pas rester impunie.
Traditionnellement, les chasseurs sont organisés au tour de l’Association Nationale des Chasseurs du Mali (ANACMA) et la Fédération Nationale des Chasseurs du Mali (FNCM). Elles sont nées avec l’avènement de la démocratie, après le 26 Mars 1991. Issues des structures anciennes de la société malienne, elles existaient alors dans tous les villages sous forme d’association informelle : dirigée par un chef. Parmi les différentes fonctions du chasseur, la sécurité publique n’est pas des moindres. D’ailleurs, elle ne date pas d’hier. Dans la société précoloniale du Mali, l’un des rôles dévolus aux chasseurs était de protéger les villages contre les guerriers et les brigands. Bref, ils se devaient d’assurer la sécurité de la population et de leurs biens. Ce rôle aujourd’hui subsiste encore malgré l’existence d’une force publique.
Si, objectivement, les chasseurs ne sont pas aptes à participer aux guerres modernes, ils peuvent avoir autant de poids que la force publique dans le maintien de la sécurité publique locale.
Mahamadou YATTARA
Source : inf@sept