Bamako, 6 août 2019 (AFP) – Deux militaires maliens et deux civils ont été tués lundi et mardi dans des attaques commises dans le centre du Mali, a appris l’AFP de sources militaires et sécuritaires. La première attaque visant deux camions de l’armée s’est produite lundi dans la région de Koro, tuant un soldat et deux civils, la seconde mardi dans la région de Ségou, au cours de laquelle un gendarme a été tué, selon ces sources.
Dans la région de Koro, « deux de nos camions ont été victimes d’une attaque à l’aide d’engins explosifs, un militaire a été tué, ainsi que deux civils qui accompagnaient l’armée », a déclaré à l’AFP un officier supérieur de l’armée.
Une autre source militaire a précisé que les engins explosifs « étaient visiblement maniés à distance », ajoutant qu’à la suite d’une « course poursuite, deux suspects » avaient été arrêtés.
Trois personnes ont également été blessées lors de cette attaque, selon une source sécuritaire.
Mardi, à Zinzana Gare, localité située sur la route entre Ségou et Bla, « un gendarme a été tué lors d’une embuscade », a annoncé l’officier supérieur.
« Une brigade d’intervention de la gendarmerie est tombée dans une embuscade alors qu’elle se rendait sur les lieux d’un braquage », a confirmé une source sécuritaire.
Ces attaques, qui n’ont pas été revendiquées, ont eu lieu peu après la signature d’accords « de cessation des hostilités » entre des groupes armés peuls et dogons qui se déchirent dans le centre du Mali.
Depuis l’apparition en 2015 dans cette région du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture et qui ont créé des « groupes d’autodéfense ».
Ces violences intercommunautaires, auxquelles se mêlent des attaques jihadistes, ont fait des centaines de morts. Elles avaient culminé le 23 mars à Ogassagou, près de la frontière burkinabè, où quelque 160 Peuls avaient été tués par des chasseurs dogons présumés.
Les régions de Ségou et Mopti concentrent l’essentiel des déplacés dans le pays, dont le nombre est passé de 18.000 à 70.000 entre mai 2018 et mai 2019, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies, mais plusieurs centaines de personnes ont commencé à rentrer dans leurs villages ces dernières semaines.
Source: AFP