Les cheminots maliens ont 7 mois sans salaire. C’est cette atmosphère très timide que le Syndicat des Travailleurs de Rail (Sytrail) a tenu son 4ème congrès ordinaire. C’était le jeudi 27 septembre 2018 dans la cour de la gare ferroviaire de Bamako. Mahamane Thienta, le secrétaire général sortant a été reconduit à son poste par ses pairs. La cérémonie a été présidée par Abdoulaye Magassouba, chef de cabinet du ministère des transports. Il avait à son côté Mahamane Thienta Secrétaire général sortant du Sytrail, Sory Sacko du syndicat national des transporteurs ainsi que plusieurs autres personnalités.
Dans sa prise de parole, Mahamane Thienta a fait savoir que ce 4ème congrès de Sytrail se tient dans un contexte très particulier de la vie de notre chemin de fer. C’est suite à la décision prise par les Etats du Mali et du Sénégal de privatiser l’axe Dakar-Bamako. Selon lui, l’échec de cette privatisation a eu pour conséquence : l’arrêt de toute activité et la dure souffrance des populations riveraines des rails. Et cela malgré les conditions extraordinaires créées par nos Etats sous la pression des bailleurs de fond, le chemin de fer est à l’arrêt, déplore M. Thienta.
Aux dires du secrétaire général du Sytrail, malgré le manque de suivi de la concession par les Etats, , les syndicats du Sénégal et du Mali en collaboration avec les forces vives du chemin de fer et les associations des cheminots ont tenu et défendu à ce que le concessionnaire et son opérateur tiennent compte de deux choses vitales pour le chemin de fer, à savoir : l’entretien régulier de la voie et le respect du cahier de charge de l’entretien des locomotives et des wagons. Dans le but nous faire taire, nous avons été intimidé, muté et licencié, a ajouté Mahamane Thienta.
Le mensonge, la corruption, le favoritisme et l’incapacité à gérer les postes sont des facteurs qui ont favorisé l’arrêt de toute circulation
Le mensonge, la corruption, le favoritisme et l’incapacité à gérer les postes sont des facteurs. Qui ont favorisé l’arrêt de toute circulation, dira le chef du Sytrail. Avant de souligner que nous ne faisons pas de jugement de personne mais le constat est très amer.
Nous sommes toujours combattu, nous sommes souvent battu, mais nous devons jamais être abattu. Car, dit-il, c’est avec une conviction claire que syndicalisme doit être un sacerdoce, la raison de nos sacrifices, de votre obstination et de notre détermination pour la pérennité du chemin de fer et la sauvegarde de nos emplois. Nous engageons à soutenir l’Etat dans l’Etat du Mali dans sa politique de développement de relance du chemin de fer. Nous demandons à l’Etat malien de faire les états généraux du chemin de fer. Car, explique M. Thienta, un pays ne peut pas se développer paar un chemin de fer.
Le mouvement syndical cheminot qui a toujours été l’avant garde des luttes d’émancipation . Il doit aujourd’hui opérer toutes les mutations structurelles et organisationnelles en son sein. Nous avons porté haut le syndicat Sytrail dans le monde entier et cela pour la nouvelle génération : Sytrail est : membre fondateur du RRSF, membre du directoire du RRSILS et membre de l’ITF (ouvriers transport).
Il nous faut un syndicat fort d’expertise capable de s’inscrire dans l’évolution historique de notre pays d’où le refus de toute altitude conduisant à la médiocrité.
Pour conclure, Mahamane Thienta a remercié le président de la République et son gouvernement pour son accompagnement. Il n’a pas manqué de saluer le Secrétaire général de l’UNTM pour soutien indéfectible et tous les autres compagnons de lutte, à savoir les membres du Sytrail et le groupement des syndicats et associations des cheminots du Mali (GSACM).
Mamadou DOLO