Cherté de la vie : Le paradoxe de la viande

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Tout le monde s’accorde sur le fait que la transformation agro-alimentaire des produits animaux au Mali est un impératif pour le renforcement du commerce intra et extra-régional. A en croire les spécialistes, le Mali possède l’un des cheptels les plus importants de l’Afrique de l’Ouest. Mais il y a encore des efforts énormes à fournir pour sortir le secteur du marasme.

En 2020, selon la Direction nationale des productions et industries animales (Dnpia), l’effectif du cheptel était estimé à plus de 14 millions têtes de bovins, plus de 20 millions têtes d’ovins, plus de 29 millions têtes de caprins, 2 millions 240 mille camelins. Ces chiffres placent le Mali au 1er   rang dans l’espace Uemoa et au 2ème rang dans l’espace Cedeao, après le Nigeria. D’où l’existence d’un potentiel de transformation du bétail en viande, et sous-produits (peaux et cuirs, lait et autres sous-produits du bétail).

Ce potentiel nécessite une valorisation en vue d’une meilleure commercialisation à l’intérieur du pays, dans la sous-région et à travers le monde. Selon des statistiques récentes de la Dnpia et de l’Insat, le sous-secteur de l’élevage contribue à lui seul pour environ 25% à la formation du PIB national. De par son importance stratégique, l’élevage figure en bonne place des actions prioritaires du Gouvernement. Il demeure l’un des secteurs économiques pourvoyeurs d’emplois et de revenus dans les zones où la production agricole est faible ou quasiment inexistante. Ce secteur fournit l’essentiel des revenus nécessaires aux dépenses de consommation alimentaire, de soins, d’habillement, etc. aux populations dont l’activité est concentrée sur le pastoralisme. L’élevage des animaux est pratiqué du nord au sud, quasiment dans toutes les zones géographiques du Mali. Il contribue à 80% des revenus des populations des zones pastorales.

Inverser la tendance du paradigme des exportations des produits maliens, et réduire de façon drastique l’exportation du bétail sur pied, et créer les conditions pour le développement de la production d’une viande saine. Tel est l’objectif que s’est assigné le Programme de développement à l’exportation de la viande du Mali (Prodevim). En clair, il s’agira de travailler à faire du Mali dans un horizon proche, un pays exportateur de viande rouge.

Le Prodevim est une initiative du ministère de l’Industrie et du Commerce, le ministère chargé de l’Elevage et de la Pêche, avec le soutien et l’accompagnement technique et financier du Pnud et de l’Onudi. A travers cette volonté affichée par le gouvernement du Mali et de ses partenaires, pour promouvoir l’exportation de la viande rouge du Mali et faire du Mali, un pays producteur et exportateur de viande, quatre composantes apparaissent comme des missions essentielles.

 

Au nombre de ces missions, nous avons l’appui à l’organisation des éleveurs de bétail au Mali et à l’amélioration de la santé et de la production du bétail, ainsi qu’à l’amélioration des conditions de transformation du bétail en viande et sa commercialisation et enfin, à l’apprentissage et au perfectionnement du personnel recruté pour la cause, au développement de l’exportation de la viande du Mali vers d’autres pays.

Selon le gouvernement, la mise en œuvre de ces différentes composantes permettra d’atteindre les résultats assignés au Programme et parvenir à faire du Mali dans un horizon proche, un pays exportateur de viande rouge. Les produits alimentaires ont une valeur qui, dans notre société, est réellement marchande en raison de leurs vertus nutritionnelles et du plaisir qu’ils procurent lors de leur consommation.

Pour les spécialistes, la balle sera bientôt dans le camp des producteurs locaux. La question qui se pose au producteur et au fournisseur de viande est donc d’être en mesure d’assurer ce plaisir et cette valeur nutritionnelle et, plus généralement, de répondre aux attentes des consommateurs.

Nampaga KONE

Source: La Preuve

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