Son décret de nomination sera probablement signé ce lundi après la prestation de serment du Colonel Assimi Goita. Lui, c’est Choguel Kokalla Maiga, porte-parole du Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques, M5 RFP. Depuis que le choix du M5 RFP s’est porté sur Choguel Kokalla Maiga, Porte-parole dudit mouvement, pour occuper le poste de Premier ministre de la transition, les détracteurs ont envahi la toile et même certains journaux et radios pour dénoncer ce choix, qui, pourtant, est le plus objectif dans le contexte actuel. Faudra-t-il applaudir ce choix ou le blâmer ? Forces et faiblesses d’un choix pour une transition apaisée.
Après le deuxième coup d’État en moins d’un an et perpétré par les mêmes auteurs, une nouvelle redistribution de la carte politique s’est imposée. Elle a permis de remettre en selle le Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces Patriotiques, M5 RFP, force de contestation contre le régime défunt. Les deux alliés naturels que sont le CNSP et le M5-RFP ont finalement décidé de sceller une union sacrée pour mener à bon port le bateau de la transition. Donc, Assimi Goita disposant de l’arme a décidé de prendre la tête de la transition, il a nommé l’un de ses complices à la tête du CNT et a décidé de donner la primature au M5-RFP.
C’est incontestablement ce dernier choix qui est le plus judicieux et le plus légitime au regard des efforts et des sacrifices consentis par ce Mouvement. Pour maintenir la cohésion et ne pas donner l’impression que ses leaders ont la boulimie du pouvoir, le mouvement insurrectionnel a jeté son dévolu sur le président de son Comité Stratégique, en l’occurrence Choguel Kokalla Maiga.
Seul candidat du M5-RFP au stratégique poste de Premier ministre, sauf cataclysme, sinon ce choix sera entériné par le colonel Assimi Goita, après sa prestation de serment ce lundi 7 juin. Pourquoi le choix de Choguel Kokalla Maiga est-il objectif ? Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, on doit reconnaître qu’il a été d’une constance, d’une intrépidité et d’une persévérance à nulle autre pareille au sein du M5-RFP. Quand les autres leaders du mouvement avaient cédé au découragement et crié à la trahison, c’est Choguel Kokalla Maiga qui a tenu le flambeau allumé, s’attirant dès fois l’ire des hommes forts. C’est pourquoi à la faveur du changement intervenu le 24 mai et quand le CNSP a jugé opportun de donner la primature au M5-RFP, l’unanimité a été faite autour de Choguel pour être à la tête d’un gouvernement de transition.
Pourquoi ce choix est le plus raisonnable et le plus objectif ? Choguel Kokalla Maiga au-delà de son parcours politique fait de hauts et de bas, le président du Mouvement Patriotique pour le Renouveau, MPR, pour avoir cru aux idéaux de changement, pour avoir tenu la dragée haute avant pendant et même après le 18 Août 2020, il est le plus méritant. En plus du combat héroïque qu’il a mené avec ses amis du M5-RFP, Choguel Kokalla Maiga a une expérience de la gestion des affaires publiques, il a une expertise et pourrait rassembler au-delà du M5. Pour ses détracteurs, Choguel n’appartenant pas au mouvement démocratique ne risquerait-il pas d’annihiler les efforts de construction de l’édifice démocratique ? Pour les grands observateurs de la scène politique, il s’agit aujourd’hui de rectifier la trajectoire de notre démocratie qui a montré toutes ses limites objectives.
Pour mettre notre démocratie sur les rails il faut des réformes subséquentes, tant électorale qu’institutionnelle. Pour ce faire, un large rassemblement semble indispensable. Les maliens doivent taire leurs divergences politiques, leurs ambitions électoralistes pour se donner la main afin de mener à bon port la transition. La seule manière de mettre fin aux coups d’Etat à répétition, c’est des réformes pouvant aboutir à des institutions solides qui résistent aux soubresauts et autres contingences.
En somme, Choguel Kokalla Maiga, s’il venait à être nommé Premier ministre devrait s’atteler à rassembler tous les maliens autour des objectifs de la transition. Il doit aller au-delà du M5-RFP pour réunir toutes les intelligences autour du Mali.
Youssouf Sissoko
Source : Inf@sept