Jusqu’où iront les autorités de la transition malienne dans leur détermination à résister aux sanctions de la CEDEAO, sans faire des concessions conduisant à leur levée ?
Même si le Mali fait preuve de résilience face aux sanctions, ces restrictions économiques et financières bloquent tous les processus de développement du pays. Puisqu’avec ces sanctions, toutes les perspectives d’investissement sont à l’arrêt. Sans compter que de nombreux projets de développement sont abandonnés, avec son lot de chômeurs et licenciés déversés sur le carreau.
Ce tableau de difficultés sociales ajouté aux problèmes d’insécurité, de terrorisme, de vie chère provoque un malaise social assez troublant pour les populations des villes et campagnes. Doit-on rappeler que les Maliens sont aussi confrontés à divers problèmes existentiels tels que dans le domaine de la santé, de logements, d’éducation, etc. Tous ces problèmes ne doivent pas obliger les autorités de la transition à œuvrer rapidement pour s’entendre avec les dirigeants de la CEDEAO en vue de faire lever les sanctions qui étouffent le pays ? Rien n’est moins sûr.
Il urge d’agir pour parvenir à la levée, dans les meilleurs délais, de ces contraintes économiques et financières qui compliquent le fonctionnement normal de l’Etat dans ses différents compartiments. C’est dans ce sens que les autorités de la transition sont tenues de renoncer aux besoins de certaines réformes majeures, afin de limiter cette période transitoire au strict minimum.
Ainsi, à l’issue du séjour et des discussions du médiateur de la CEDEAO, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan à Bamako, le vendredi et samedi dernier, aucun accord n’a pu être trouvé sur le nouveau délai de prolongation de la transition malienne. Lorsque la CEDEAO se montre intransigeante sur un délai supplémentaire d’au plus 16 mois, le président de la Transition tient à 24 mois comme durée minimale permettant au gouvernement de conduire le pays vers des réformes et les élections. Position que les dirigeants ouest-africains jugent inacceptable. Ce qui a, une nouvelle fois entraîné, un désaccord entre la CEDEAO et les autorités de la Transition malienne.
Il s’ensuit que le pays va devoir rester encore pour l’on ne sait combien de temps sous ces sanctions « injustes » malgré les énormes efforts entrepris pour les faire lever. Pourquoi les autorités de transition tiennent tant à ces réformes en profondeur qui nécessitent une longue prolongation ? Le patriotisme du chef de l’Etat ne doit-il pas prendre le dessus et lui faire faire des concessions salvatrices pour renouer rapidement avec la normalité constitutionnelle ? Ne vaut-il pas mieux sauver l’existant malien d’abord avant de tenir à sa refondation urbi et orbi ? Il devient impératif au chef de l’Etat et son gouvernement de se surpasser pour sauver le pays de la déchéance qui le guette à force de passer un long temps sous ces sanctions qui durent bientôt 3 mois.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net