Chronogramme des élections : Issa Kaou Djim vent debout contre les futures élections

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Issa kaou N'Djim lors de la manifestation du 19 juin 2020
Issa kaou N'Djim lors de la manifestation du 19 juin 2020

Le chronogramme des élections fixé le jeudi dernier par le ministre de l’Administration et des Collectivités territoriales n’est pas favorablement accueilli par Issa Kaou Djim, Coordinateur général de la Cmas, parrain de l’ACRT et Vice-président du CNT.

 Issa Kaou Djim, Coordinateur général de la Coordination de soutien à l’Imam Mahamoud Dicko (Cmas) et 4e vice-président du Conseil national de Transition (CNT) est contre le chronogramme des élections que vient d’annoncer le ministre de l’Administration et des Collectivités territoriales.

Djim a profité de la cérémonie de remise de dons de l’Appel citoyen pour la Réussite de la Transition (ACRT) pour exprimer sa position. L’événement s’est déroulé le samedi dernier, au siège du Cmas à Magnambougou Faso Kanu, en présence des militants de l’ACRT, du Cmas et d’invités anonymes.

Le Coordinateur général de la Cmas et parrain de l’ACRT a laissé éclater sa colère contre les autorités administratives de la Transition. Exclusivement contre la fixation des échéances électorales mettant fin à la transition de 18 mois, M. Djim donne ses arguments. « Le peuple ne s’est pas soulevé pour avoir des élections bâclées, le peuple s’est soulevé pour dire non à des pratiques mafieuses dont les auteurs présumés ne sont nullement inquiétés aujourd’hui… ».

Le 4e vice-président du CNT a précisé qu’ils veulent la réussite de la transition avant d’ajouter que le problème des Maliens n’est pas d’aller aux élections à n’importe quel prix. « Si on laisse les voleurs aller aux élections, c’est trahir le peuple, on ne sera pas complice des élections tronquées », a-t-il affirmé et d’ajouter qu’ils voient en « l’imperturbable » Assimi Goïta, un patriote.

« Bah N’Daw doit aider le peuple à ne pas regretter la transition. Aider le peuple, c’est éviter de donner le pouvoir aux voleurs de la République. Nous n’allons pas nous associer à cette escroquerie politique. Nous allons nous assumer, pour nous assumer, nous n’allons pas tricher avec l’espoir du peuple », a fait savoir le premier responsable de la Cmas et de l’ACRT.

Djim a rappelé que l’ancien président de la République, IBK n’a pas été poussé à la démission par une révolution populaire à cause de sa personne, mais le peuple s’est battu contre des pratiques comme la corruption. Il a fait remarquer que jusqu’à présent, il n’y a eu aucune arrestation liée aux rapports du Vérificateur général portant sur la Loi de Programmation militaire (Lopmi), les avions cloués au sol, les marchés douteux, etc. Et de s’indigner, « ce sont les mêmes gens mis en cause ou complices de ces actes de corruption qui se préparent à briguer la magistrature suprême ».

Aux dires de l’intervenant, on est en train de manipuler le peuple, la vision de la Transition exprimée dans la Charte éponyme est claire. Il a expliqué que la Charte de la Transition est politique et non constitutionnelle et que s’il n’y avait pas eu la révolution du peuple le 18 août 2020, il n’y aurait pas cette même charte.

Issa Kaou Djim a battu en brèche les arguments de la communauté internationale et d’une certaine opinion rappelant au respect de la durée de la Transition (18 mois) en affirmant qu’en 1991, « ATT était venu pour 9 mois, il est resté 15 mois ». Selon lui, « nous avons perdu le nord, le centre est en lambeau, l’insécurité règne au sud, il n’y a aucune perspective pour les jeunes, la famine frappe les populations. Pourquoi nous forcer à aller aux élections sans avoir réglé certaines crises ? Nous disons non ». Il a en outre dénoncé l’application en l’état de l’Accord issu du processus d’Alger, qui à ses dires, peut être relu et corrigé.

Le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga a annoncé au cours d’un point de presse le jeudi 15 avril 2021, le chronogramme des élections générales. Le 1er tour de la présidentielle couplée aux législatives est prévue pour le 27 février 2022. Le référendum est fixé au dimanche 31 octobre 2021 et le renouvellement des Conseillers de cercle, les Conseillers régionaux et ceux du district est annoncé pour le 26 décembre prochain.

Abdrahamane Dicko

Source : Mali Tribune

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