Colonel Sadio Camara : «La montée en puissance des FAMa est une réalité»

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Col Sadio Camara
Col Sadio Camara

Invité de l’émission «Mali Kura tassira» de la Télévision nationale, le ministre de la Défense et des Anciens combattants a évoqué les efforts engagés dans la lutte contre le terrorisme, la présence des instructeurs russes aux côtés de l’Armée et la dénonciation par le gouvernement des accords de défense avec la France

Déterminées qu’elles sont, les Forces armées maliennes (FAMa) viendront un jour à bout du terrorisme. L’espoir collectif est dopé par les succès opérationnels, obtenus grâce à un engagement politique qui a permis d’équiper notre Armée en moyens adéquats. Aujourd’hui, les soldats peuvent, pour emprunter un langage militaire, «dégager et bomber le torse». 

Leur bravoure et leur professionnalisme sont chantés et déclinés sous tous les tons. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants ne peut que s’en enorgueillir. Invité de l’émission «Mali Kura tassira», le colonel Sadio Camara a, trente minutes durant, évoqué la situation sur le terrain, les efforts déployés pour requalifier notre outil de défense, les relations avec nos partenaires, les allégations de bavures et les perspectives.

Cette émission verra passer chaque membre du gouvernement devant la presse pour exposer son action. Sans doute, le ministre de la Défense et des Anciens combattants était l’un des plus attendus, car sa charge constitue l’une des priorités de l’action gouvernementale. Le phénomène terroriste a en effet ébranlé le pays, corseté son développement et mis en lambeau le tissu social.

Cela, pendant des années et malgré la présence des troupes françaises. Aujourd’hui, a rassuré l’invité du jour, la situation est «sous contrôle». Le colonel Sadio Camara est revenu sur les progrès engrangés grâce à la dynamique offensive enclenchée par les FAMa. On y retiendra la déstructuration de la chaîne logistique de l’ennemi et la destruction de « plusieurs de ses bases». Des faits attestent cette évolution positive, comme le retour massif de «déplacés et de réfugiés dans leurs localités».

Ainsi, les FAMa, «mieux équipées grâce à la vision du président de la Transition », répondent aux aspirations des populations. Au sujet des efforts consentis, le ministre Camara ne pouvait manquer de souligner et d’apprécier le sacrifice du peuple malien qui a «accepté que d’autres priorités soient abandonnées pour équiper nos forces». Cette attention collective à l’endroit des FAMa fait qu’elles sont désormais plus autonomes. 

Il y a quelques mois, elles dépendaient de certains partenaires en termes d’appui feu et pour l’évacuation des blessés. Actuellement, ces manœuvres sont convenablement accomplies par nos « propres aéronefs», a dit le ministre avec fierté. Et d’ajouter que nos forces « détiennent désormais l’initiative sur le terrain, elles traquent l’ennemi jusque dans son dernier retranchement ».

PARTENARIAT FÉCOND- Mais combien de franc Cfa ont coûté ces équipements au contribuable maliens ? La question se pose au sein de l’opinion nationale. S’il n’a pas donné de chiffres, le ministre Camara a indiqué que le « prix du matériel que nous achetons est connu». Mieux, dès la fin de cette première opération d’acquisition, les montants mobilisés seront dévoilés. En attendant, il est connu que ces moyens sont acquis dans le cadre d’un partenariat fécond avec la Russie.

Avec Moscou, Bamako entretient une relation diplomatique « franche », basée sur le respect mutuel. Et cela ne date pas d’hier. à juste titre, le colonel Sadio Camara a rappelé que dès 1960, la Russie avait envoyé des centaines d’instructeurs et de conseillers pour aider notre pays à organiser son administration, son armée. C’est ce partenariat que les nouvelles autorités ont redynamisé et aujourd’hui, en plus des précieuses compétences acquises par nos pilotes, l’expertise des Russes a permis de remettre en état d’usage certains matériels (blindés) que l’on croyait irrécupérables.

Aussi, le ministre Camara a tenu à préciser que les «instructeurs russes ne participent pas au combat aux côtés des FAMa». Démentant ainsi une allégation distillée par la France qui ne se prive pas non plus de charger nos forces, régulièrement accusées de commettre des exactions sur les civils. Comme à Gossi, où un charnier a été découvert après justement le départ de Barkhane. Le ministre Camara s’en remet à la justice, mais il a fait remarquer que «l’état de putréfaction avancée des corps exclut toute implication des FAMa».

Le Mali a dénoncé les accords de défense avec la France. Certains, estimant que l’ancienne puissance n’obéira pas aux injonctions de Bamako, évoquent de possibles affrontements entre les FAMa et les forces françaises sur le terrain. Le colonel Sadio Camara a rassuré : «Nous ne sommes pas dans cette logique. Nous avons sensibilisé pour éviter, dans la mesure du possible, tout incident ».

Les Maliens caressent encore de vastes espérances. Raison pour laquelle cette dynamique positive sera maintenue et par conséquent, a annoncé Sadio Camara, les autorités continueront à équiper, former et améliorer les conditions de vie des soldats. Il revient aux populations de continuer à les soutenir et éviter des actions tendant à saper le moral de la troupe, très déterminant pour l’opérationnalité des unités.

Source : L’Essor

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