La suspension des six membres du Comité stratégique du M5-RFP, le samedi 9 avril 2022, continue de faire des vagues. Mais ces vagues qui secouent sérieusement la plus forte organisation politique du moment au Mali (elle a fait tomber le président IBK), trouveraient leurs sources dans la situation interne d’Espoir Mali Kura (EMK). Cette entité politique dirigée par Cheick Oumar Sissoko avait mis fin à la mission de ses trois représentants au CS- M5-RFP lors d’une Assemblée générale du 17 janvier 2022.
Ainsi, dans une correspondance en date du 3 mars 2022, adressée au président du CS M5/RFP, le coordinateur du Comité de pilotage d’EMK, Cheick Oumar Sissoko lui notifie la décision de l’Assemblée générale du 17 janvier en indiquant que lesdits membres ne représentent plus EMK au Comité stratégique de M5/RFP. Ces membres sanctionnés -la correspondance ne dit pas s’ils ont été entendus par l’Assemblée générale pour leur défense- sont d’influents membres du CS- M5/ RFP dont le président par intérim Boubacar Karamoko Traoré, ensuite le ministre Ibrahima Ikassa Maïga et un jeune loup aux dents longues Abdel Kader Maïga, émanant tous d’EMK.
« Ils sont absents de nos organes, instances et activités depuis le mois de juin 2021. Cette absence est préjudiciable à une bonne représentation d’EMK et à un compte rendu des activités et décision de l’organisation-mère qu’est le M5/ RFP », selon la correspondance adressée au président du RFP.
Ces membres dont l’assemblée générale du 3 mars a mis fin à la mission au CS- M5/RFP ont été remplacés par Pérignama Sylla (un briscard du jeu politique), Dr. Amenophis Traoré, Dr. Guida Landouré.
Si une organisation membre a tous les droits de statuer sur la représentativité de ses membres au sein d’une organisation mère, on ne doute pas que la direction d’EMK venait d’ouvrir un front : avec ses propres représentants au sein du CS-M5 RFP, qui apparemment n’ont pas eu à s’expliquer, d’une part, et avec cette organisation mère d’autre part.
La sanction de suspension des six membres du CS- M5 /RFP du 9 avril serait intimement liée à cette autre d’EMK qui touche des membres dont l’activité sous-tend la politique gouvernementale de la transition, notamment celle le ministre Ibrahima Ikassa Maïga et aussi celle de ses deux camarades d’EMK en mission au CS- M5 RFP. Selon des sources bien informées, la Coordination d’EMK fait déjà face aux conséquences pour avoir secoué le cocotier de la sorte. Une bataille acharnée commence pour le contrôle de la coordination du Comité de pilotage d’EMK. On raconte que certains n’excluent pas l’éventualité de tenter de débarquer le coordinateur du Comité de pilotage, Cheik Oumar Sissoko. Les nouveaux membres désignés par EMK sont vus comme un cheval de Troie pour changer la conduite du CS-M5 RFP avec des alliés opérant déjà de l’intérieur. Ceci explique-t-il la suspension de six membres ? A savoir Daba DIALLO, Mouvement An Ko Mali Dron ; Nouhoum DOUMBIA, MPJ-Faso Yelen ; Ousmane DOUMBIA, EMK; Salim MAKADJI, MPJ-Faso Yelen; Konimba SIDIBE, FSD ; Boureima Afo TRAORE, CAMPS. Le casus belli se rapporterait-il à la conduite de la transition, notamment l’agenda de politique étrangère Franco-malienne et Russo-malienne ? Wait and see !
Source : Le Républicain