Comité d’orientation stratégique des réformes politiques et institutionnelles Effet d’annonce?

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Le Premier ministre Moctar Ouane devant les membres du conseil national de la transition
Le Premier ministre Moctar Ouane devant les membres du conseil national de la transition

Veut-on refonder l’Etat malien? Pas si sûr! Des signaux inspirent le doute… Les autorités de la Transition semblent calculatrices à s’engager, avec célérité, dans cette voie salvatrice pour le pays.

C’est six mois après la mise en place du gouvernement de Transition, dans un Mali à refonder avec urgence(pour le Malikura ou nouveau Mali) qu’un Comité d’orientation stratégique (COS) «pour réussir les réformes politiques et institutionnelles indispensables pour bâtir un Mali moderne» vient d’être mis sur pied. C’est lors de la rencontre entre le Premier ministre Moctar Ouane et les forces vives du pays le lundi dernier. Pour l’effet d’annonce, loin des actes concrets, alors que le temps presse ?

En effet, en rencontrant, le lundi après-midi, les forces vives du pays, le Premier ministre, Moctar Ouane, est encore et toujours dans l’expression de la volonté, voire de l’intention. La simple intention ? Après la première rencontre du genre, le 11 février 2021, pourquoi le fameux comité d’orientation stratégique n’a-t-il pas été mis en place, pour commencer son travail de réflexion, de discussions et de propositions sur le chantier volumineux des réformes politiques et institutionnelles ? L’on aura attendu plus d’un mois pour convoquer une nouvelle réunion du genre. Juste pour les photos ? Histoire de montrer qu’on discute avec les Maliens? C’est de cela dont on a besoin avant de pondre un flasque organe consultatif ? Non sans avoir annoncé au préalable au Conseil national de Transition (CNT) que le temps est trop court pour créer l’organe unique de gestion des élections que la majorité des Maliens appelle de tous leurs vœux ? Et le Premier ministre Moctar Ouane de choisir ses mots, dans la bonne rhétorique.

« L’organe consultatif que nous allons, aujourd’hui, porter sur les fonts baptismaux est une réponse à votre pertinente proposition d’un cadre de concertation et d’échanges avec vous, acteurs politiques et sociaux, pour nourrir la réflexion du gouvernement et l’aider dans l’action. La création du cadre de concertation voulu, participe, certes, d’une ardente nécessité et ne saurait être une mesure cosmétique. C’est qu’en effet, ce cadre constitue la structure idoine pour réussir les réformes politiques et institutionnelles indispensables pour bâtir un Mali moderne. Cette entreprise se heurte depuis de nombreuses années à l’on ne sait quelles forces rétives au changement et à la nouveauté. Il s’agit, en l’occurrence, d’aider à matérialiser les changements nécessaires à l’émergence du Mali nouveau qui doit se hisser au-delà d’un slogan utilisé pour servir de paravent à l’inertie. La note conceptuelle qui vous a été envoyée en même temps que la lettre vous conviant à cette réunion précise les objectifs, la composition et le fonctionnement du Comité d’orientation stratégique (COS) à mettre en place et au sein duquel seront discutés les points concernant, notamment : le parachèvement du processus de réorganisation territoriale ; la réforme du système électoral ; l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle Constitution ; la poursuite du chantier de la régionalisation »,
Selon le chef du gouvernement, cette rencontre est la concrétisation de l’un des six axes du Plan d’action du Gouvernement de Transition adopté le 22 février 2021 par le Conseil national de Transition (CNT).Et de préciser que le fameux Comité d’orientation stratégique voulu n’est ni une panacée ni une baguette magique. « Il ne sera que ce que notre engagement patriotique, notre loyauté au Mali et notre volonté de bâtir une grande nation en feront », a –t-il conclu.

Pour sa part, le Conseiller du PM, Baba Dokono a indiqué que le comité doit contribuer à la mise en œuvre des réformes politiques voulues et souhaitées par le peuple malien. «La mise en place d’un tel dispositif permet de prendre en charge l’implication de toutes les forces vives de la nation dans le processus de réformes de l’État au Mali. L’organe ainsi créé, sous l’autorité du Premier ministre, regroupera une cinquantaine de membres. La création de ce comité, consacré aux réformes politiques et institutionnelles, poursuit un triple objectif : créer un cadre inclusif d’échanges et de réflexions sur les réformes politiques et institutionnelles à mener pendant la Transition ; impulser une dynamique et orienter la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles ; assurer la coordination et le suivi dans la conduite des réformes majeures à mener dans les domaines politique et institutionnel, conformément à la feuille de route de la Transition et sur la base des leçons tirées des précédentes initiatives ».

Tout cela semble être de la bonne littérature, quand la volonté politique réelle manque à l’appel ou semble inexistante. Et l’ancien ministre Ousmane Sy semble bien inspiré dans son tweet d’hier. « Au Mali, certains sont pressés d’aller à la conquête du pouvoir. Il paraît que c’st plus urgent que la refondation, qui attendra. Le plus important est de changer de chef, pour le reste, on continuera comme avant jusqu’au prochain coup d’Etat et de nouvelles révoltes meurtrières ».

Bruno D SEGBEDJI

Source : Mali Horizon

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