Conakry: « Nul ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire », Alpha Condé répond au gouvernant français

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Alpha Conde , President de la republique de la Guinée Conakry
Alpha Conde , President de la republique de la Guinée Conakry

Le président de la Guinée Conakry, Alpha Condé fustige à nouveau la France ce mercredi 29 janvier 2020 suite à une déclaration d’un ministre français perçue comme une « ingérence ». Pour lui, le pays n’est pas aux ordres d’un quelconque mentor ou autres.

Face à la récente déclaration du ministre français des affaires étrangères stipulant que « l’engagement du président Alpha Condé à demander une réforme de la Constitution ne lui paraît pas être obligatoirement partagé ni par sa population ni par ses voisins », le chef d’Etat Alpha Condé a réagi. Selon africaguinee.com, voici le contenu de son intervention.

« Nous savons les raisons de certaines violences. Depuis l’arrivée de Trump, on n’exclut les gens qui n’ont pas de papiers. Pour ne pas être exclu, on dit que si on retourne en Guinée on a va être massacrés. Mais c’est mesquin. On sacrifie l’avenir les guinéens pour des intérêts égoïstes de quelques personnes, mais nous n’allons pas tomber dans ce jeu. Tous les guinéens sont égaux, ils ont droit à la prospérité, ils ont droit à bénéficier des fruits de notre développement. Bien sûr que nous sommes encore loin, mais la Guinée a un bel avenir (…)

La Guinée a une tradition d’indépendance et de souveraineté. Nous faisons ce que le peuple de Guinée veut. En 1958, nous avons osé dire NON pour prendre notre indépendance. Malgré tous les risques, mais nous sommes toujours débout. Donc, nous discutons avec nos partenaires, nous écoutons leurs conseils, mais personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire. C’est le peuple de Guinée qui décide de son avenir, il faut que ça soit très clair pour tout le monde. Ça c’est l’histoire de la Guinée depuis 1958, ce n’est pas Alpha Condé.

Mais nous sommes contents quand on nous parle de nos erreurs parce que c’est en les corrigeant qu’on avance. J’ai toujours dit à mes ministres et à mes amis, ne prenez pas compte de celui qui fait la critique, mais de la valeur de la critique même si elle vient de ton ennemi. Voilà comment nous entendons fonctionner avec nos partenaires. Mais le partenariat doit se reposer sur le respect. Nous respectons les autres, il faut nous respecter aussi. Il y a un proverbe soussou qui dit ‘’le piment que tu ne mets sur ta plaie, ne le met pas sur la plaie de l’autre’’. Le monde d’aujourd’hui est presque devenu unique avec les nouvelles technologies. On voit tout ce qui se passe dans le monde. Alors pourquoi on va nous obliger à faire différemment de ce que les autres font chez eux. Nous voyons des manifestations, nous voyons des crises partout.

Aujourd’hui, on voit les dégâts des réseaux sociaux. A ma connaissance, il me semble que le gouvernement français veut contrôler les réseaux sociaux. Mais c’est une illusion, personne ne peut aujourd’hui contrôler les réseaux sociaux. Et nous voyons aujourd’hui leurs dégâts. Ils ont leur avantage, mais aussi leur méfait. Donc, nous sommes prêts à collaborer avec nos partenaires, à les écouter mais dans le respect réciproque. Je le dis et j’insiste là-dessus ».

Source BéninTimes

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