Le ministère des Transports en passe de fixer une date de convocation pour l’assemblée consulaire. Après plusieurs mois d’attente et de conjectures, les membres de la liste A dite liste Bourama Mounkoro, élus pour constituer l’Assemblée consulaire, seront donc bientôt installés dans leurs fonctions.
En effet, le ministère des Transports, qui tient à en finir avec ce processus électoral, est en train de chercher une date propice pour convoquer ladite Assemblée consulaire dont l’installation sera aussitôt suivie, le même jour, de l’élection du Bureau exécutif piloté par un président.
De source bien informée, le Cabinet du ministère de tutelle du Conseil malien des chargeurs, notamment celui des Transports et des Infrastructures, s’est penché sur ce dossier des élections consulaires.
Il a été décidé d’aller rapidement au bout du processus enclenché depuis presqu’un an et dont la première phase, précisément l’élection des membres consulaires au scrutin de liste, s’est déroulée depuis le mois d’octobre 2021 et a déroulé et épuisé ses péripéties judiciaires, en termes de contentieux électoral, jusqu’en février-mars 2022.
La liste A conduite par Bourama Mounkoro, pour le moment seul candidat déclaré à la présidence du Conseil malien des chargeurs (CMC), a été déclarée victorieuse et ses membres doivent donc constituer la nouvelle assemblée consulaire du CMC pour un mandat de quatre ans.
L’installation de l’Assemblée consulaire rime avec l’élection du président et des membres du Bureau exécutif avec lesquels il devra faire équipe pour gérer le Conseil malien des chargeurs durant le mandat qui commence, à compter de la date de la tenue de cette première assemblée consulaire.
Il nous revient, de source proche du dossier, que le ministère des Transports a préféré attendre que tous les contentieux post électoraux soient vidés par la justice à Bamako et dans les régions où existe déjà une délégation régionale de l’Assemblée consulaire, pour passer à la phase finale, notamment l’installation des membres consulaires élus et en même temps l’élection des membres du Bureau exécutif y compris le président.
À cet effet, le Cabinet de Mme la ministre des Transports s’est penché sur la question avec la ferme détermination de conduire le processus électoral à son terme pour ainsi sortir le CMC du vide institutionnel dans lequel il se trouve actuellement, avec une administration provisoire illégale parce que dans une prolongation de fait de son mandat caduc au regard de la loi.
Selon nos informations, le ministère avait choisi ce 9 juillet, mais avec la fête de l’Aïd-el-Kébir, il a fallu donc choisir une autre date. Il nous revient qu’il a été envisagé de repousser d’une semaine cette élection, mais connaissant la ferveur des Maliens pour cette fête qui dure d’ailleurs trois jours pour les musulmans, le ministère des Transports est en train de chercher la date la plus propice pour tenir ce scrutin. Il est donc de bon ton de penser que ce sera courant ce mois de juillet.
L’argent comme argument pour supplanter le débat sur les programmes
Nous avions attiré l’attention sur d’éventuelles tentatives d’achat de conscience, au point que des membres consulaires élus sur des listes victorieuses à Bamako et dans les régions, surpris par notre sortie, nous ont approchés pour en savoir davantage, mais surtout pour savoir qui seraient les auteurs de ces tentatives.
Lorsque nous avons rétorqué à l’un d’eux que le calme apparent, avec le seul candidat déclaré, notamment Bourama Monkoro, cache mal une effervescence en sourdine, aux allures de préparation d’un « putsch » contre Mounkoro le jour-J, par un lobby des affaires qui veut faire main basse sur le CMC, parce qu’on lui a fait croire « qu’il y a à boire et à manger » ? Notre interlocuteur, estomaqué, a tout simplement répondu : « Même si c’était vrai, il faudrait des arguments pour nous amener à faire le bon choix et non une élection au forceps ! ».
Nous lui avons alors fait remarquer que le Mali ne s’arrête pas à Bamako et nous recevons des informations de partout sur le territoire national où la campagne bat déjà son plein pour « séduire sinon soudoyer » les membres consulaires des régions, en dehors de tout débat programmatique.
Lui demandant de jurer la main sur le cœur, si lui, étant élu d’une région, il pouvait affirmer que l’argent ne se fait pas inviter comme argument pour supplanter le débat sur des programmes et des ambitions, il a répliqué : « Je ne jure pas pour ce que vous savez déjà, vous êtes trop fouineur ! ».
En d’autres termes, c’est une confirmation de nos informations et c’est tout à notre honneur de journaliste d’être fouineur et d’insister sur les propositions de promotion du CMC de chaque candidat qui se déclarera, quel qu’il soit, car nous ne ferons de cadeau à aucun d’eux, pour que des élections de membres de bureaux consulaires aux allures d’une bourse, à cause de la spéculation financière, ne soient plus de mise au Mali Kura.
Anne Marie Soumouthéra
Source : Le wagadu