Le Conseil National de la Transition (CNT) se distingue par une foire aux empoignades. Les membres se livrent en spectacle au nom des intérêts personnels. Un raffut qui pourrait bien conduire à l’abrogation du décret de nomination de certains.
Ben le cerveau est au cœur de la grogne. Acteur mis sous les projecteurs lors de la lutte du M5 RFP qui a eu raison d’IBK, il a désormais un acteur dans son viseur : l’armée française. Bien que la marche organisée le 20 janvier dernier pour exiger le départ des troupes françaises ait été dispersée par les forces de l’ordre, Adama Ben Diarra aura réussi à se faire remarquer. Idem pour Amina Fofana qui est aussi du CNT.
Ce duo engagé pour le départ de la France a fini par se faire rappeler à l’ordre. Le président de l’organe législatif, colonel Malick Diaw, a fait une mise en garde, invitant « les membres concernés à se tourner ‘’ exclusivement’’ sur leur mission portant sur les défis de la Transition et interdit toute usurpation liée au titre de leur mandat pour quelque autre action que ce soit ».
Telle est la teneur des propos du leader de l’organe législatif qui n’entend pas cautionner ces sorties qui dérangent. Seulement, il est clair que le bras de fer ne fait que commencer. D’une part, Ben Le Cerveau s’est dit prêt à se passer de son salaire au motif que rien ne saurait le dompter. Pareil pour Amina Fofana qui n’a pas froid aux yeux. « Défendre mon pays contre les crimes de l’état français, je le fais bien avant le CNT et il en sera ainsi même après le CNT ! Le Mali est ma fierté ! A bas la France », réplique-t-elle à Malick Diaw.
Au même moment, s’est invité dans la danse Aboubacar Sidiki Fomba. Membre du CNT, il fera une tribune où il chargera le boss de l’arène législative par des mises au point. Ce dernier ne manquera pas d’indiquer que les membres de l’institution parlementaire peuvent bien avoir des activités allant au-delà de leur titre.
Pire, Salif Keita qui était très remonté contre la France en fin 2019 a rallié leur camp. Il avait prévenu IBK sur sa proximité avec l’Hexagone ainsi qu’une éventuelle chute avant la fin du mandat présidentiel. Ce qui sera fait le mardi 18 Août 2020. La reprise des activités au CNT sera mouvementée.
Un parlementaire élu n’est pas facile à évincer car il jouit de suffrages et agit au nom d’une région. Mais s’il s’agit d’une nomination, la décision est plus facile à prendre. Est-ce que le décret de nominations des frondeurs sera abrogé ou Colonel Malick Diaw a le pouvoir d’extirper les brebis galeuses du CNT ?
Les jours à venir nous situeront, car « il y aura du piment dans l’air » en 2021 au CNT !
Idrissa KEITA
Source : Le Soft