Suite l’annonce faite par les autorités concernant la construction et la transformation en corridor de l’axe Banconi, Dialakorodji jusqu’à Gnonsonbougou, l’association des riverains de la rue 445 de Banconi s’est réunie pour en discuter, le mardi 1er décembre 2020. L’objectif était de prendre l’opinion publique pour témoin du combat qu’elle s’apprête à mener pour protéger la vie des habitants des quartiers riverains de cette route. Les riverains estiment qu’un corridor en plein centre du quartier le plus peuplé de Bamako est un danger à éviter à tout prix.
Avant tout, l’association des riverains de la rue 445 de Banconi, a précisé qu’elle n’est pas contre ce projet de développement du Mali en général, mais qu’un corridor dans un quartier aussi peuplé que Banconi est un très grand risque à ne pas prendre.
L’association des riverains de la rue 445 de Banconi est accompagnée dans cette lutte par l’ensemble des couches de la population, notamment, les chefs de famille, chefs de quartier, imams, femmes et jeunes.
Selon cette association, les habitants de ces quartiers n’ont pas été consultés dans la prise de cette décision qui concerne la construction de la route.
Selon ses membres, ce projet viole toutes les règles préétablies par les organisations de l’urbanisme.
Une chose confirmée par Oumar Berthé, 5e adjoint au maire de la commune de I pendant quatre mandats et conseiller du district durant quinze ans : « On n’a jamais voté cette mesure à la mairie. Alors qu’en principe ça ne doit pas passer sans qu’on ne le sache » a indiqué M. Berthé.
C’est ce qui fait d’ailleurs tout le problème, non seulement les dispositions de l’urbanisme ont été violées selon lui, la population également n’a pas été consultée dans la prise de cette décision.
A rappeler que l’association ne s’oppose pas à la construction de cette route, mais trouve qu’un corridor en plein centre-ville est très dangereux pour la population : « On veut juste l’application correcte des dispositions du schéma directeur du plan d’urbanisation qui prévoit la route de Koulikoro comme route nationale (30 mètres). De cette route au poste de police, 20 mètres et tout le reste 15 mètres » a indiqué M. Berthé.
Par ailleurs, ils indiquent que l’espace réservé pour le contournement doit passer par Chikoro : « c’est même derrière la maison du président de la transition Bah N’Daw, on l’invite à agir ».
A les croire, cet espace est actuellement morcelé et habité par les particuliers : « on a même saisi le procureur pour ce cas ».
Pour cette association, le travail des autorités devait être d’abord de déguerpir ceux occupent cet espace anarchiquement, mais disent –ils qu’ils veulent nous nous déposséder de notre habitation qui a déjà fait l’objet deux de ce genre de problème .
« Celle-ci est la troisième tentative de prendre en otage le schéma directeur de la politique d’urbanisation de la capitale depuis 2010, moi personnellement ma maison a été cassée deux fois sans qu’on ne me donne un rond » a indiqué Youssouf Traoré Imam adjoint qui vie dans ce quartier.
Une chose que les habitants ne sont pas prêts à accepter selon ce regroupement : « on ne va jamais accepter cela surtout que les autorités disent qu’ils ne peuvent que nous donner de l’argent à la place d’un endroit pour nous recaser », a indiqué M. Berthé.
On pouvait éviter ce problème avec le plan Bamako horizon 2030, selon l’association des riverains de la rue 445 de Banconi.
Un plan qui prévoit entre autres, selon eux, un port sec, une voie de contournement de 50 mètres à l’image de tous les pays sérieux.
« Nous n’allons pas utiliser de la violence », a indiqué le représentant de la jeunesse, avant d’ajouter « va obtenir ce droit de façon légale ».
Parmi les jeunes, le secrétaire administratif de l’association Mamadou Kouma a fait savoir que dans une démocratie on ne peut pas entreprendre de tel projet sans associer les habitants : « Le statut d’une route ne peut pas changer du jour au lendemain. Depuis très longtemps toutes les routes nationales ont été tassées et celle-là ne fait pas partie », a-t-il indiqué.
Un autre jeune d’ajouter que ce projet est pris juste pour éviter aux gros porters de traverser Kati : « pour soulager Kati, on veut transférer le problème dans une autre localité. Comme c’est moins couteux avec ce tronçon, ils l’on choisit sans consulter les habitants » a indiqué ce jeune.
Pour sa part, Ousmane Sylla a souligné que ça fait déjà dix ans que la population de Banconi vit ce problème d’où l’urgence de trouver une solution définitive.
« On demande aux autorités d’appeler la population sur la table afin de trouver une solution », a-t-il indiqué.
C’est la vice-présidente de l’association des riverains de la rue 445 de Banconi, Mme Fatoumata Sissoko qui a fait la déclaration au nom de toute l’association.
Issa Djiguiba
Source : Le Pays