Actuellement les Djihadistes qui évoluaient au nord du Mali, ont changé de tactique et de stratégie pour sévir contre les populations du centre Désormais c’est la psychose et la désolation. La région de Mopti est devenue l’épicentre des attaques Djihadistes qui restent jusque-là non identifiables. Ces terroristes d’une autre époque évoluent intelligemment et arrivent à coordonner leurs actions sur le terrain.
Ils prospèrent tout azimut et se dispersent comme une trainée de poudre. Le centre du Mali est devenu une zone de tension qui déborde jusque dans le Soum et l’Oudalan dans le Burkina voisin. C’est dans une telle configuration que les experts et analystes perdent leurs repères. Car c’est là aussi que la crise perde sa connotation de « Djihadiste au Mali » et s’étende sur toute l’Afrique de l’Ouest. C’est ainsi qu’on parlera de la fin des exceptions pour se rendre à l’évidence que les terroristes sont passés chez nos voisins à travers une série d’attaques pour signer leur présence. Au tout début on se rappelle celle de Ouagadougou au Burkina Faso en août 2017 et mars 2018. L’attentat de Grand Bassam en Côte d’Ivoire en mars 2016. C’était un avertissement qui inaugurait une nouvelle ère : celle de l’absurdité même de la prévision.
Dans ce cas d’espèce, le G5 Sahel à vocation de chercher des solutions pour endiguer la menace grandissante et soulager les pays sous haute pression sécuritaire. Mais l’on constate qu’à travers des expériences du passé, de même que les réalités quotidiennes des populations des zones frontalières, prouvent qu’il n’est ni vraiment efficace et encore moins durable. Ce qui n’a pas passé inaperçu aux yeux d’Abdul Walid Al Sahraoui, aujourd’hui tête pensante de l’État islamique au Grand Sahara, avait vu « juste » dès la fin de l’opération française Serval : finies les stratégies globales et de coordination logistique complexe. Il avait théorisé la création et la multiplication des zones d’instabilité, l’instrumentalisation de l’ethnicité et des conflits intercommunautaires auxquels il fallait trouver de « simples » couvertures « islamiques ».
La Force conjointe du G5 aurait pu être une alternative à l’image d’un Sahel par semer de bivouac où évoluent les bases française et américaine. Mais, il faut le dire tout haut, son opérationnalisation bute sur le déficit de ressources malgré les nombreux engagements financiers, restés sans suite. La situation sécuritaire au Sahel appelle, nécessairement, à une reconsidération des paradigmes pour prendre d’autre orientation stratégique. Il convient donc de développer des solidarités, mais également des synergies en matière de renseignements et de coopération sécuritaire entre les pays dans un contexte marqué par l’insécurité et la présence grandissante des Djihadistes.
Source: Le Mirador