Pour réaffirmer sa volonté de combattre le phénomène de la corruption au Mali, la Plateforme contre la Corruption et le Chômage (PCC), a organisé une conférence de presse le jeudi 9 mai au Conseil National du Patronat du Mali (CNPM). Animée par le Pr Clément Dembélé, membre fieffé de cette plateforme, cette conférence a enregistré la présence du Pdt du CNPM, Mamadou Sinsy Coulibaly, non moins invité d’honneur.
« …83% des entreprises privées maliennes disparaîtront d’ici 2025 à cause de la corruption, alors que 43% sont obligées aujourd’hui de subir la corruption pour accéder aux services de base », a déclaré le Pr Clément Dembélé, avec comme référence les rapports de l’Afro-baromètre à la date de Février 2019.
Pire, selon le Pr Dembélé, ces rapports désignent la corruption et ses variantes comme étant à l’origine des différents problèmes du Mali. Parmi lesquels, il citera, la pauvreté, l’immigration clandestine de masse, les conflits intercommunautaires, la misère, la famine, le chômage, les délinquances, les manques d’infrastructures routières, de santé, d’eau, d’électricité et d’éducation.
Pour contextualiser le phénomène de la corruption au Mali, il dira qu’il est connu depuis des années au Mali comme étant l’un des facteurs de fractures sociales et économiques. Dans la même veine, il dira que la rupture de confiance entre les populations maliennes et les dirigeants repose sur entres autres, le détournement de biens sociaux, le népotisme, le clientélisme et l’inégalité sociale.
Selon lui, au Mali plus de 250 milliards de FCFA, sont détournés chaque année sans pour autant que les auteurs ne soient assignés en justice. « Ce montant détourné peut créer chaque année plus de 15000 emplois » a-t-il déclaré.
C’est donc face à tous ces défis, énormes mais pas impossibles à relever, dira Clement Dembélé, que leur Plateforme (PCC), s’engage dans la lutte contre la corruption au Mali. Le PCC, dit-il, s’engagera pour un certain nombre d’actions concrètes.
Il s’agit, poursuit-il, de la déclaration de biens par tous les fonctionnaires, prévue par la loi au Mali, du départ immédiat de toute personne ayant dépassé l’âge de la retraite (62 ans).
Aux dires de M. Dembélé, le PCC vise également la création d’une base de données communes de tous les organismes de lutte contre la corruption et ses assimilés, la reforme judicaire et l’élection des Procureurs par voie de vote des citoyens.
Par ailleurs, le Pr Dembélé, a annoncé, avoir été menacé à travers une correspondance de laisser tomber son combat de lutte contre la corruption. En réponse à cette correspondance, il dira, qu’il n’a pas peur de poursuivre sa lutte, même s’il devrait y laisser sa vie.
En sa qualité d’invité d’honneur, le président du Conseil National du Patronat du Mali, a remercié le PCC, pour son engagement dans le cadre de la lutte contre la corruption au Mali. Occasion pour lui, d’inviter tous les Maliens à prendre part à la lutte contre la corruption, car le train de la lutte contre la corruption au Mali, n’a pas encore démarré.
Par Mariam SISSOKO