Corruption au Mali: les magistrats dénoncent les accusations de l’Ambassadeur allemand et demandent à l’Etat de réagir

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Le Syndicat Autonome de la Magistrature et le Syndicat Libre de la Magistrature condamnent les propos dans lesquels l’Ambassadeur Allemand Dietrich Becker en fin de mission qualifie la justice malienne de « corrompue ». Dans un communiqué, les deux syndicats ont affirmé, ce week-end, que la sortie de l’ambassadeur est « infondée » et ne vise qu’à porter atteinte à la justice malienne et au climat des affaires.

Pour le SAM et le SYLMA, les déclarations de l’Ambassadeur sont « diffamatoires » et « intolérables ». Le communiqué qualifie « d’attaques et d’atteintes graves à l’honneur de la justice malienne » cette sortie « ratée » dans laquelle le diplomate Allemand dénonce « la corruption des juges maliens ». Ce sont des attaques « de nature à porter également atteintes au climat des affaires au Mali » poursuit le communiqué.

Dans le document, les magistrats ne comprennent pas ceux qu’ils appellent le « mutisme » du gouvernement après ces accusations « sans preuves ». Ils ont enfin appelé les maliens à dénoncer « tout cas de corruption » avant d’interpeller le gouvernement à prendre ses responsabilités face à « ces accusations ».

Toutefois, selon le ministre porte-parole du gouvernement, des concertations sont en cours entre les diplomaties malienne et allemande sur cette question. Yaya Sangaré affirme que le gouvernement se prononcera sur le sujet dès le retour du ministre malien des affaires étrangères actuellement en mission. Cependant, le chargé de communication du ministère de la justice est quant à lui catégorique « son département ne souhaite pas se prononcer sur cette affaire ».
Pour rappel, l’Ambassadeur Allemand a déconseillé à ses compatriotes de venir investir au Mali du fait de la corruption de la justice. C’était lors d’une interview accordée au quotidien malien « l’indépendant » la semaine dernière.

« La justice malienne ne joue pas son rôle dans la lutte contre la corruption », reconnaissent certains observateurs. Toutefois, ils estiment que cela n’est pas dû aux magistrats, eux-mêmes, mais plutôt aux faibles moyens dont ils disposent.

Source : Studio Tamani

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