Par rapport à la lutte contre la corruption et l’impunité, les voyants de la gouvernance ne semblent pas être au vert, mais à…l’orangée ! C’est ce que relèvent plusieurs leaders politiques, dont ceux du M5-RFP, pourtant alliés du pouvoir du Colonel Assimi Goïta.
Pour de nombreux responsables politiques maliens, la montagne du changement, promis par les tenants du pouvoir actuel, a accouché d’une petite souris, après deux ans de gouvernance post-IBK.
En effet, si des leaders réunis au sein du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie dénoncent une tendance à des harcèlements judiciaires, des chefs du M5-RFP estiment que les défis sont encore immenses dans le domaine de la bonne gouvernance. Et ils relèvent que cela constitue « un enjeu aussi important que la sécurité pour la réussite de la transition ».
Ainsi, pour Konimba Sidibé, Me Mohamed Aly Bathily et d’autres ténors du M5-RFP, la restauration du crédit de l’Etat passe par de réelles avancées sur ce terrain de « la lutte contre la corruption, la lutte contre toutes les autres mauvaises pratiques de gouvernance, l’impunité dans la gestion des affaires publiques ». Et ces leaders politiques de relever que rien ne permet de dire aujourd’hui que « le taureau ait été pris par les cornes ». Ce qui constitue là un doux euphémisme pour dire que presque rien n’a été fait dans le sens d’une lutte efficace contre la mauvaise gouvernance.
L’on se souvient en effet de l’affaire de la distribution non dépourvue d’irrégularités des logements sociaux, de l’affaire de la fourniture tardive et irrégulière d’engrais. Ces sujets suscitent des critiques et des récriminations au sein de l’opinion sur les pratiques malsaines qui entachent la gestion des affaires publiques, après les événements du 18 août 2020.
C’est dans ce sens que les responsables du M5-RFP Malikura, visiblement gênés dans leur conscience, ont plaidé pour le dossier des engrais, que les responsabilités soient situées. Et ils exigent de « faire rendre compte aux coupables ». Ce qui veut dire que le mouvement allié au pouvoir de transition proteste contre un certain laxisme des autorités gouvernementales sur cette gestion. C’est ce qui explique que les responsables du M5-RFP appellent le gouvernement à « évaluer sérieusement l’impact probable de cette crise de l’engrais sur la production agricole et les conditions de vie des populations et prendre des mesures permettant de les atténuer ». Comme pour dire que la conduite des affaires publiques dans ce domaine est loin d’être satisfaisante. Et le mouvement appelle donc à apporter les corrections nécessaires pour s’inscrire dans la voie du changement prôné depuis le renversement du régime IBK. Cela suppose que le pouvoir militaire doit rompre avec tout laxisme ou toute complaisance en châtiant toutes les fautes et négligences coupables. C’est à ce prix que les Maliens qui aspirent majoritaire à la rupture, peuvent nourrir l’espoir réel d’un futur mieux-être
Par ailleurs, sur d’autres sujets liés à la gouvernance, les alliés politiques du Colonel Assimi Goïta rejoignent les leaders du Cadre pour une transition réussie, considéré comme une opposition au pouvoir de transition. C’est ainsi qu’ils « souhaitent vivement la libération des militaires ivoiriens le plus tôt possible pour aller à l’apaisement » ; sans omettre de déplorer des menaces qui pèsent de plus en plus sur la liberté d’opinion et d’expression ». Tous ces appels émanant des alliés politiques du pouvoir de transition est un signal que le chef de l’Etat a plus que jamais besoin d’agir davantage dans le sens de l’intérêt exclusif du peuple malien. Ce qui ne laissera pas la place à des récriminations du M5-RFP contre son propre pouvoir.
Boubou SIDIBE/maliweb.net