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Coup d’Etat militaire en Birmanie, Aung San Suu Kyi arrêtée

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L’armée a pris le pouvoir tôt ce lundi et arrêté la dirigeante birmane. L’armée, qui conteste toujours les élections de novembre, avait fait monter la tension ces derniers jours : des manifestations pro-militaires avaient été organisées et des blindés aperçus.

Tôt ce lundi, l’armée a perpétré un coup d’Etat en Birmanie, proclamé l’état d’urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes. La cheffe de facto du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi, a été arrêtée, ainsi que le président de la République, Win Myint. «Nous avons entendu dire qu’ils étaient détenus à Naypyidaw»,la capitale du pays, a précisé à l’AFP le porte-parole de la LND, Myo Nyunt, qui pense que plusieurs autres responsables ont aussi été interpellés.

L’armée s’est ensuite emparée de l’hôtel de ville de Rangoun, la capitale économique du pays, et l’accès à son aéroport international était bloqué par des militaires.

Ce putsch, immédiatement condamné par plusieurs capitales étrangères, est nécessaire pour préserver la «stabilité» de l’Etat, ont fait savoir les militaires dans une annonce sur leur chaîne de télévision, NAME. Depuis les élections générales du 8 novembre, l’armée conteste le résultat des urnes. Ce jour-là, en explosant le score du scrutin historique de 2015, le parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a raflé 396 des 476 sièges au Parlement. Des accusations de fraude qui ont continué même après la déclaration de la Commission électorale qu’aucune fraude massive ne pouvait invalider l’élection du 8 novembre, nourrissant un climat de fortes tensions.

Vendredi déjà, des manifestations pro-militaires avaient été organisées. Dans la nouvelle capitale Naypyidaw, où la «sécurité a été renforcée, racontait vendredi un diplomate, une soixantaine de camions du Parti pro-militaire de l’union pour la solidarité et le développement (USDP) ont été vus en train de circuler, avant d’être stoppés par la police». La veille, des véhicules blindés avaient été aperçus à Rangoun et dans plusieurs autres grandes villes du pays.

Message d’Aung San Suu Kyi

Dans une lettre diffusée sur les réseaux sociaux par son parti, Aung San Suu Kyi exhorte la population à «ne pas accepter» ce putsh militaire. Alors que les rumeurs de coup d’Etat se renforçaient dans le pays ces derniers jours, la dirigeante «a laissé ce message au peuple», a expliqué sur Facebook Win Htein, le président de la LND. L’armée a proclamé l’état d’urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a «condamné fermement» l’arrestation d’Aung San Suu Kyi : «Ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie.» Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Birmanie prévue de longue date pourrait prendre un caractère d’urgence et être avancée en début de semaine en raison des derniers développements, a indiqué à l’AFP un diplomate.

SOURCE: https://www.liberation.fr/

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