Avec le Covid-19, les profils à risque étaient beaucoup plus les personnes âgées et celles vivant avec des cas de comorbidité. Cette couche a donc été priorisée par les scientifiques par rapport aux autres. Quid de la vaccination des personnes atteintes de diabète ?
Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang.
« Le diabète est une indication même de se faire vacciner contre le Covid-19. Pour ces cas de comorbidité, il n’y a pas de dispositions particulières à cela », précise Dr. Diarra Ibrahim, chef de la Cellule immunisation à la direction générale de la santé.
Selon Dr. Fall Ibrahim, spécialiste en médecine communautaire, Diabétologue au Centre de Santé de Référence (CSRF) de la Commune III, « dans le corps humain, on a des cellules immunitaires qui nous protègent contre les agressions bactériennes, virales, parasitaires ou autres. Des fois, le diabète peut provoquer des immunodépressions, la réduction plus ou moins importante des réactions immunitaires d’un organisme contre un antigène. Les personnes immunodéprimées ont un risque accru d’infections graves avec une morbidité plus importantes. Or, le vaccin c’est pour immuniser le patient, pour cela le vaccin est recommandé en cas de diabète ».
Pour Dr. Diarra, « les personnes ayant des maladies comme les cardiopathies, le diabète sont fortement incitées à se faire vacciner. Elles sont prioritaires ». Par contre, pour quelqu’un qui a une fièvre, une température élevée, les vaccinateurs diffèrent l’injection, le temps de faire baisser la fièvre et de savoir les causes. « En cas de fièvre, le vaccin n’est pas contre indiqué de façon absolue ce qu’on fait, on diffère un peu sa vaccination le temps qu’il se remette de sa fièvre », explique Dr. Diarra.
Youssouf Cissé, diabétique explique : « lorsque le Mali a reçu ses premières doses de vaccins, j’étais tellement pressé de me faire vacciner ! Nous, les diabétiques d’après mon diabétologue, sommes exposés plus que les autres. Avec les maladies de comorbidité, rien n’est facile ».
De son côté, Fadimata, autre diabétique, pense que la question ne se posait même pas. « Déjà que j’ai plus de 56 ans ! J’ai fait mon vaccin comme il se doit et à ce jour, des mois après, je n’ai aucun problème ».
Quelles autres pathologies peuvent être classées dans les maladies de comorbidités ? A cette interrogation, le chef de la Cellule immunisation de la direction nationale de la Santé, cite l’hypertension artérielle, l’obésité, les maladies cancérigènes, l’insuffisance rénale…
Selon une dernière étude suédoise, publiée le 1er mars 2018 dans le Lancet, il y aurait 5 types de diabète dont 3 sévères et à l’origine des principales complications. Le premier groupe (« Groupe 1 ») est le « diabète insulinodépendant sévère », qui concerne des malades avec un indice de masse corporelle faible, un déficit d’insuline et des anticorps témoignant d’une origine auto-immune de la maladie. Il se développe chez les jeunes et est proche du diabète de type 1 tel qu’il est actuellement défini.
Un autre diabète sévère est le « Groupe 2 » : les malades ont un « diabète insulinodéficient sévère », ils sont proches des malades du groupe 1, mais leur système immunitaire n’est pas impliqué dans la maladie, c’est la principale différence. Ces malades auraient un risque plus élevé de rétinopathie sévère d’après les chercheurs.
Une troisième catégorie de diabète sévère est le « Groupe 3 » avec un « diabète insulinorésistant sévère » : les malades sont en net surpoids ou ont une obésité et leurs cellules ne sont pas très sensibles à l’insuline ce qui fait que le glucose y pénètre mal. Ce sont ces malades qui sont le plus exposés à une stéatose hépatique et à une néphropathie diabétique.
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada
Source: Mali Tribune