La pandémie Coronavirus a donc finalement contraint l’Etat à des restrictions voire des contorsions budgétaires qui n’épargneront aucun malien. Le Gouvernement a été obligé de revoir ses prévisions de croissance allant jusqu’à entrevoir plutôt une sévère récession pour l’année en cours. Face à ce qu’il a appelé un « front de demande sociale sans précédent » au Mali, le président IBK annonce 500 milliards FCFA, qui, même utilisés à bon escient, ne pourront pas suffire à calmer le front social qui était déjà en ébullition bien avant l’apparition de Coronavirus.
Après l’annonce de la maigre enveloppe de 6,3 milliards pour les mesures d’urgences dans la prévention de la maladie à coronavirus, le gouvernement venait de donner le temps de mieux étudier la situation afin d’apporter une réponse vigoureuse.
Pour donc permettre au Président de la république de faire une annonce à la hauteur de la situation, le Premier ministre, ministre de l’économie et des finances a décidé, dans une lettre en date du 3 avril 2020, du gel des crédits budgétaires pour tous les départements à l’exception de ceux de la Santé, de la Sécurité, de la Défense, de l’Education, de l’Energie et Eau et de la Formation Professionnelle.
Boubou Cissé demande aux ordonnateurs de limiter toute nouvelle dépense aux plus essentielles et prioritaires. Grosso modo, seules les lignes budgétaires pour le fonctionnement des services ne seront pas bloquées à savoir les salaires, les pensions, les contrats-baux, les dépenses de nettoyage et d’entretien des bâtiments et des matériels, les factures d’eau, d’électricité et communication.
Dans sa troisième adresse à la nation le vendredi 10 avril dernier, soit une semaine après la décision du Premier ministre, IBK, reconnaissait que « nous sommes sur le front d’une demande sociale sans précédent. Cela, dans un contexte où le taux de croissance national attendu à 5 pour cent pourrait tomber au plus bas à cause de l’incidence de la pandémie. »
Le Président a souligné que l’agriculture, si performante sera affectée, en particulier le coton dont le prix sur le marché international chute à une allure vertigineuse, le secteur minier accusera également le coup. Il précisait que l’Industrie, les services, le négoce, par conséquent nos recettes douanières et fiscales seront fortement touchées. «La récession est à nos portes, menaçant d’anéantir nos avancées récentes», a dit le Président IBK.
Le gouvernement du Mali qui, vous le savez bien, est le gouvernement d’un pays pauvre, acculé sur d’autres fronts, accepte de consentir le plus grand sacrifice pour amoindrir l’impact négatif de la pandémie sur notre économie et notre société.Le gouvernement, pour ce faire, a décidé plusieurs mesures sociales qui coûteront à l’Etat, près de 500 milliards de nos francs, dans les hypothèses basses.
Bokoum Abdoul Momini
Source : Maliweb.net