Création d’une commission de travail pour les Déguerpis de Niamakro par le premier ministre : La CADN, l’UACDDDD, les douze villages de Bolin, avertissent l’Etat que la plateforme ne saurait parler à leurs noms

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CHOGUEL
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Il y a quelques semaines, le premier Ministre de la transition, Dr. Choguel Kokalla Maïga, a annoncé qu’il va mettre en place une commission (qui regroupera les leaders religieux, les parties concernées par la démolition de la zone aéroportuaire) qui élaborera un document avec lequel le gouvernement travaillera afin de mettre les victimes des démolitions de la zone aéroportuaire de Bamako dans leurs droits.
Cette déclaration du premier ministre Choguel Kokalla Maïga a fait penser , selon Bakary Samaké, secrétaire général adjoint de l’Union des Associations et des Coordinations d’Associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis (UACDDDD), à la plateforme créée il y a quelques mois, au moment de la seconde démolition de la zone aéroportuaire par le gouvernement de Bah N’Daw.

Ainsi, ajoute Bakary Samaké, les membres de la plateforme, dont la plupart sont ceux qui ont été exclus du bureau des déguerpis de Niamakoro Diallobougou pour moralité douteuse, ont animé une conférence de presse, le samedi surpassé pour parler au nom des Déguerpis de Niamakoro, pour tromper les populations maliennes, l’opinion internationale et le gouvernement malien.

C’est pour cette raison, poursuit Bakary Samaké, que ce dimanche 11 juillet 2021, la Coordination des Associations des Déguerpis de Niamakoro Diallobougou (CADN), avec à sa tête son président Amadou Cissé, appuyé par Bakary Samaké envoyé par l’UACDDDD, a organisé cette conférence de presse sur le site aéroportuaire Modibo Kéita de Sénou. Pour les appuyer dans leur lutte noble, à leurs yeux, le président de l’UACDDDD, Soungalo Koné, les représentants des chefs des quartiers de Kalabancoro, Mahamadou Simbo Traoré, et de Niamakoro, Drissa Diarra, ont pris part à ladite conférence. Comme un seul homme, ils ont soutenu en bloc, réaffirmé leurs soutiens à la CADN et à l’UACDDDD dans leurs combats. Les familles des victimes de cette situation de deux poids deux mesures des autorités du pays étaient présentes.

Nous, déguerpis de Niamakoro de 1995 et de 2021, déclare Bakary Samaké, informons de l’attitude douteuse de la plateforme. Nous invitions l’Etat, insiste Bakary Samaké, à être vigilant face à l’amateurisme, à l’opportunisme des membres de la plateforme qui veulent prendre la paternité de la lutte des déguerpis de Niamakoro, eux qui ont mis l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt collectif. «Nous n’avons jamais dit que les membres de la plateforme ne sont pas déguerpis. Mais nous avons dit simplement qu’ils ne sauraient défendre la cause collective, parce qu’ayant, dans le passé, préféré suivre, pactiser avec ceux qui ne veulent pas que nous soyons mis dans nos droits», déclare Bakary Samaké. C’est pour cette raison, appuie Bakary Samaké à l’endroit de ses camarades militants, que nous ne devons jamais mettre en tête que la plateforme mène notre combat. « Le jour qu’on acceptera cela, on signera notre arrêt de mort, parce qu’on ne sera jamais mis dans nos droits », avertit Bakary. C’est la raison pour laquelle on s’est dit, dit-il, que la CADN Diallobougou de 1995 ne va jamais s’unir, s’associer à un prédateur foncier, un géomètre magouilleur pour mettre à l’eau notre combat. Parce que, poursuit-il, nous ne savons pas comment ceux de 2021 ont eu leurs maisons ou terrains.

«La plateforme ne se bat pas avec nous, mais nous avons seulement dit qu’elle ne peut parler à notre nom, qu’elle ne peut porter le boubou, le bonnet de notre lutte de 26 ans. Primo, leurs maisons à Sirakoro n’ont pas été démolies ; la démolition a été arrêtée à 100 mètres de leurs zones. Secundo, la plateforme ne peut parler à notre nom parce que nos maisons ont été démolies à deux reprises (en 1995 et 2021). Nous n’allons jamais accepté que Sirakoro soit démoli. On les défend sur ce point à cause de Bolin (chefferie de Kalabancoro)…», ajoute Bakary Samaké.

Selon Bakary Samaké, les déguerpis de Niamakoro Diallobougou ont des qualités que la plateforme n’a pas. «C’est nous qui sommes les vrais déguerpis; ceux qui ont deux plaies :les victimes des démolitions de 1995 et de 2021. C’est nous qui sommes les protégés de Bolin (chefferies de Kalabancoro). La preuve :après la démolition de nos maisons le 14 janvier 1995, nous avons démarché avec ces chefs des quartiers de Bolin pour travailler avec eux. C’est ainsi que depuis la démolition de nos maisons, les douze villages de Bolin (Kalabancoro, kabala, Tiébani, Niamakoro, Sénou, Gouana, Sirakoro, Missala, Moussabougou, couralin, Banankabougou, Faladié) ont décidé en bloc de soutenir les déguerpis, que nous sommes, jusqu’à ce qu’ils soient dédommagés, mis dans leurs droits. Ils ont signé un document pour nous notifier leurs engagements et leurs soutiens. La plateforme n’a pas ce papier, elle qui prétend parler à notre nom, née seulement en 2021» explique Bakary.

Contrairement, soutient Amadou Cissé, à ce qui se dit que nous avons été mis dans nos droits à Niamakoro Kurani et autres, c’est faux et archifaux. «Sur 4712 familles démolies en 1995, sur 1500 lots prévus pour nous à Niamakorokurani, seuls 200 déguerpis ont eu des lots. Qu’il a été distribué 3 milliards de Fcfa entre ceux qui ont des familles et des champs de culture. Tout est faux, car ils se sont pas partagés à notre nom», a dit Amadou Cissé.

Hadama B. Fofana

Source: le Républicain

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