Il s’agit d’une tournure spectaculaire de la bataille judiciaire et de légitimité qui oppose les héritiers politiques de Soumaïla Cissé sur fond de contrôle de la machine URD. Après les exclusions et suspensions massives survenues au lendemain d’assises extraordinaires tenues aux dépens et contre le gré de l’équipe sortante, un nouveau rebondissement vient d’émailler la tragédie qui rythme le parcours du principal parti de l’opposition sous IBK.
Plusieurs de ses figures historiques – dont le président fraîchement intronisé, Gouagnon Coulibaly, et la célèbre vice-présidente Mme Coulibaly, sont passés par des tracasseries judiciaires ce week-end. Alors qu’ils attendaient l’issue d’une requête sur les sanctions que leur ont infligées le camp adverse, Ils ont été plutôt la cible d’une action judiciaire déclenchée par une juridiction qui semblait ne rien à voir avec le dossier. Il s’agit du Tribunal de Grande Instance de la Commune III où siège, selon nos sources, l’épouse d’un membre influent de tendance opposé. C’est là que Gouagnon Coulibaly et partisans ont été entendus et se sont aussitôt retrouvés sous contrôle judiciaire. Il nous revient de même source que les adversaires de Salikou Sanogo auraient même été prédestinés à un mandat de dépôt pour faux et usage de faux : Gouagnon Coulibaly pour avoir été installé dans les fonctions de président en lieu et place du président intérimaire, puis Mme Coulibaly pour avoir apposé sa signature à l’acte de convocation desdites assises qu’ils n’ont pu obtenir par les voies ordinaires auprès de Salikou Sanogo et partisans.
En attendant de connaître les contours et motivations profondes de cette tournure rocambolesque de la crise inter-URD, plusieurs observateurs subodorent une instrumentalisation flagrante de la justice, en se référant notamment au transfert spectaculaire de l’affaire en commune III alors que le parti siège siège en Commune V.
Amidou KEÏTA
Source: Le Témoin