La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu, ce jeudi 20 août, un Sommet extraordinaire sur le Mali par visioconférence. Sous la présidence du président Issoufou Mahamadou, l’organisation menace d’une part d’envoyer une force « armée » contre les putschistes, aussi de leur envoyer un médiateur.
« Dépêcher immédiatement au Mali une délégation » est l’une des principales mesures prises par les Chefs d’Etat de la CEDEAO. La délégation de haut niveau sera conduite par le Médiateur, Goodluck Jonathan qui sera accompagné par le Nigérien Kalla Ankourao, Président du Conseil des Ministres et l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, Président de la Commission de la CEDEAO. Leur mission : « œuvrer au retour rapide de l’ordre constitutionnel ».
L’envoi de cette délégation de médiateurs tranche d’avec le ton ferme et menaçant du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara qui jure « d’obtenir, par tous les moyens, le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Mali ». Sous l’impulsion du président ivoirien, l’institution communautaire a réitéré à l’issue du Sommet d’hier, la « demande de la montée en puissance de la Force en Attente de la CEDEAO ». Question : qui a formulé donc cette demande de montée en puissance ? L’intéressé devrait prendre conseil auprès des auteurs du contre-putsch de 2012.
Bandant ses muscles et feignant de ne rien comprendre à la situation en cours, l’organisation communautaire demande le « rétablissement immédiat du Président Ibrahim Boubacar Keita » dans ses fonctions. Pis, l’organisation qui dit « fermer toutes ses frontières » avec le Mali annonce des sanctions contre les principaux responsables de la junte. Dans ces conditions, on se demande quel fruit pourra porter cette nouvelle politique « d’isoler pour dialoguer ». Par ailleurs, la CEDEAO qui a suspendu « avec effet immédiat », le Mali de tous ses organes de décision est-elle encore légitime pour une médiation au Mali ?
Allègement de l’embargo
Dans son communiqué du 20 août à l’issue du sommet extraordinaire par visioconférence, la CEDEAO a allégé ses sanctions contre le Mali. Ainsi, les denrées de première nécessité, les médicaments et autres produits et équipements de lutte contre la COVID-19, les produits pétroliers et l’électricité, peuvent entrer dans le pays. Un allègement obtenu grâce à la magnanimité du président sénégalais Macky Sall envers le bas peuple qui souffre depuis longtemps des effets de la crise sociopolitique.
Mamadou TOGOLA
Source : Maliweb.net