Le temps d’une émission, «Objection», de la première radio privée du Sénégal, Sud Fm, l’imam Mahmoud Dicko est revenu ce dimanche, informe le site d’informations Impact.sn, sur la tension politique qui prévaut dans son pays dont lui et ses camarades du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-Rfp) sont à la base. Réclamant toujours le départ du Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, l’imam Dicko a encore chargé ce dernier et ses alliés en les accusant d’avoir échoué dans la gouvernance du pays.
Pour étayer son propos, il mettra le curseur sur l’intégrité territoriale que le pouvoir en place à Bamako n’a jusqu’ici pas réussi à préserver. Ayant fini de constater que ce travail est celui de IBK et de ses collaborateurs. Le religieux, âgé aujourd’hui de 66 ans, s’est interrogé à ce propos : «Pourquoi ont-ils laissé d’autres forces s’installer dans le pays ? Ils n’ont pas fait leur travail.»
Revenant sur les conséquences actuelles de la crise sécuritaire et politique malienne, l’imam ne manque pas de se demander : «Ce qui est là, est-ce au nom de la religion ou est-ce (le fait) d’autres forces obscures, ou de gens frustrés par des comportements qui ont trouvé leur manière à eux de s’exprimer ?»
Jeudi dernier, on percevait déjà la détermination de l’imam Mahmoud Dicko à ne rien lâcher pour le Président malien devant les 5 chefs d’Etat des pays membres de la Cedeao venus jouer les bons offices entre le Président malien et ses adversaires radicaux qui exigent sa démission. «Rien n’a bougé pour le moment. Si vraiment c’est à cause de cela qu’ils se sont réunis, je pense que rien n’a été fait. Nous sommes un Peuple debout, nous ne sommes pas un Peuple soumis ou résigné. Je préfère mourir en martyr que de mourir en traitre. Les jeunes gens qui ont perdu leur vie ne l’ont pas perdue pour rien», avait-il déclaré hier soir au sortir de sa rencontre avec la délégation des chefs d’Etat des pays membres de la Cedeao après que celle-ci se soit auparavant entretenue avec le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keïta, au Palais de Koulouba.
«Je ne partage rien avec qui que ce soit, mais il faut partager la vérité avec tout le monde. S’il y a un problème, il faut chercher à en connaître la nature pour ensuite trouver des solutions», fait-il comprendre pour justifier ses échanges avec les groupes rebelles du Nord.
«La religion ne doit pas être imposée, (car) c’est un choix personnel. Le fait de venir avec des fusils et des bombes, ce n’est pas la religion. Ici en Afrique, la religion a toujours été un choix. Personne ne nous l’a imposée», souligne l’imam Mahmoud Dicko.
Evoquant les jihadistes, celui qui fut ancien chef du Haut conseil islamique du Mali de constater : «Il y a beaucoup de gens parmi eux qui sont là seulement parce que tous les horizons sont bouchés pour eux. Ils ne savent pas ce qu’il faut faire. Ils ont un fusil et c’est un instinct de survie pour eux. (Leur engagement dans le jihadisme et le terrorisme) n’est (donc) pas une conviction religieuse réelle chez eux.»
Source : lequotidien.sn