De sources indiscrètes, l’ex-président ATT est à Bamako dans le cadre de l’humanitaire mais il pourrait faire d’une pierre deux coups en tentant un dialogue entre le président de la République réélu, IBK et le chef de file de l’opposition, qui conteste cette réélection.
L’ex-président de la République, ATT devrait, selon certaines indiscrétions, jouer à une mission de bons offices pour créer un climat de dialogue entre IBK et Soumaïla Cissé après la contestation par le second de la réélection du premier. Il devrait mettre à profit son séjour humanitaire (inauguration d’une unité de traitement des maladies du cœur) pour retrouver ses talents de médiateurs (missions dans lesquelles il avait excellé, dans une autre vie, en Afrique centrale) La contestation électorale a pris des proportions que nul ne soupçonnait au point que l’opposant Soumaïla Cissé et son camp ont clairement refusé de reconnaître le président réélu. Ce qui apparaît comme le point culminant de la défiance en République…
Or, par cette prise de position, Soumaïla Cissé, Tièbilé Dramé et les autres semblent se mettre à dos toutes les institutions de la République, dont le président est la clé de voûte. Le locataire du palais de Koulouba en ressentirait une frustration qui pourrait compliquer d’éventuelles missions de décrispation entre lui et son opposant en chef.
En effet, selon des cadres du pouvoir, en ne reconnaissant pas le président de la République, l’honorable Cissé franchit le rubicond du rejet de la République. « Comment IBK pourra-t-il amorcer un éventuel dialogue avec lui s’il ne le reconnaît pas comme président de la République ? », s’interroge ce haut responsable de l’Assemblée Nationale. Il aurait alors selon toute logique fermé la porte à un dialogue en refusant aussi de saisir « la main tendue » du chef de l’Etat. Alors que les deux hommes se sont longtemps côtoyés
Ibrahim Boubacar Keita et Soumaila Cissé sont tous issus du même parti qui est l’Adema et ont appartenu au même gouvernement sous Alpha Oumar Konaré. Le premier était le Premier ministre, alors que second était son ministre de Finances. Ils ont travaillé ensemble pendant sept ans. Mais les réalités politiques ont creusé le fossé entre ces deux « frères ennemis ». Et les éventuels faiseurs de paix entre eux se font rares pour avoir tous pris fait et cause pour l’un ou l’autre.
Selon les observateurs, aujourd’hui, c’est le Cardinal Jean Zerbo, aidé du guide Ousmane Chérif Madani Haïdara, qui pourrait intervenir entre les deux hommes, sans être taxé d’être partisan, mais il peine à avoir une oreille attentive. Les autres leaders religieux ou coutumiers, comme le chérif de Nioro,Bouyé Haïdara, Mahmoud Dicko, Chouala, les Niaré, Touré et Dravé, des familles fondatrices de Bamako, apparaissent tous comme partisansd’IBK ou de Soumaïla, pour avoir tous choisi leurs camps. Il nous revient aussi que Jeamille Bittar joue aussi un rôle auprès d’ATT pour faire décrisper l’atmosphère entre IBK et « Soumi Champion ».
C’est dans ce contexte que les regards se tournent vers l’ex-président de la République, ATT, qui est en très bons termes avec IBK comme avec Soumaïla Cissé. Et des voix s’élèvent pour l’ancien présidentse saisissed’une « médiation sincère et patriotique » afin d’aider à mettre fin à la crise et conduire le pays vers une forme de gestion consensuelle, dont le soldat de la démocratie demeure le chantre. Des entretiens d’ATT sont ainsi prévus dans les prochaines heures avec le président réélu et l’opposant Soumaïla Cissé, qui revendiquait encore récemment la victoire à la dernière présidentielle.
Source : Mali-Horizon