Des enseignants ont répondu favorablement à l’appel à la suspension de l’arrêt de travail lancé par le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC). Au grand soulagement des élèves et de leurs parents
Depuis quelque temps, les huit syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016 multiplient les grèves et les marches pour exiger l’application de l’article 39 de la loi n°007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant des enseignements secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.
Le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC) a décidé à la suite de sa réunion extraordinaire, tenue le 23 février dernier, de «suspendre sa participation à l’observation du mot d’ordre de grève de 480 heures, soit 20 jours, à compter du 28 février 2020, décrété par la synergie, évoquant le contexte sécuritaire». Par la même occasion, il a suggéré aux autres organisations syndicales de la synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, un changement de stratégie afin de rapprocher les points de vue du gouvernement et des syndicats et d’éviter une nouvelle année de crise.
Pour ce faire, le SNEC a fait des propositions de sortie de crise, notamment l’alignement de la grille des enseignants sur l’indice plafond 1100 à compter de mars 2020 pour la catégorie A avec deux mois de rappel (janvier et février 2020), de la grille des enseignants sur l’indice 1200 à compter de janvier 2021 pour la catégorie A, le paiement par tranches des rappels de douze mois de l’année 2019, en fonction des moyens de l’Etat et la saisine des juridictions compétentes sur l’application de l’article 39. Ces propositions du SNEC ont été rejetées par les autres syndicats signataires du 15 octobre 2016.
Pour autant, le secrétaire général du SNEC tient à un changement de stratégie pour arriver à l’atteinte des objectifs. «Chers camardes nous avons longtemps appliqué la négociation positionnelle qui a jusque-là montré ses limites. Nos multiples grèves, meetings, assemblées générales et marches pacifiques depuis décembre 2019 n’ont pas pu satisfaire les doléances. Chaque partie reste campée sur sa position. Cela ne fait pas bouger les choses. Quand le gouvernement propose, nous, syndicats de l’éducation, devons aussi faire une proposition pour rapprocher les positions. Si nous ne bougeons pas, le gouvernement ne bougera pas aussi», a déclaré Moustapha Guitteye.
Au regard des avancées constatées et compte tenu de la situation sécuritaire du pays, le SNEC a demandé à ses militants et à tous les enseignants de reprendre normalement le travail à partir d’hier 2 mars 2020 pour ne pas compromettre l’avenir des enfants.
Un parent d’élève qui a requis l’anonymat a remercié le SNEC pour son sens de la responsabilité. Il a invité les autres syndicats à emboîter le pas au SNEC. «Si les enfants deviennent des victimes collatérales des grèves des enseignants, nous ne pouvons pas avoir les meilleurs cadres de demain», a-t-il laissé entendre.
Dans certains établissements scolaires, les cours n’ont pas repris. Au groupe scolaire Mamadou Konaté et à l’École publique fondamentale «Place de la République», notre équipe de reportage a constaté que le mot d’ordre de grève était bien observé. Par contre, les enseignants affiliés au SNEC ont bel et bien repris les cours, hier, dans les écoles de Banconi, Djélibougou et Sébénikoro.
Le secrétaire aux revendications de la Synergie, Adama Bengaly, a fait savoir que le SNEC n’avait pas besoin d’envoyer une lettre pour proposer une autre stratégie de lutte. Son secrétaire général aurait, a-t-il dit, pu simplement rencontrer ses homologues pour en discuter.
Source: L’Essor