Aucune initiative n’est prise par le gouvernement malien pour renouer le dialogue avec les enseignants grévistes en cette période de fermeture des écoles pour raison de Coronavirus, afin de trouver un accord à la crise de l’école qui compromet sérieusement l’année scolaire 2020. «Les négociations sont au point mort entre nous enseignants grévistes et le gouvernement», a déclaré, hier, mardi 31 mars 2020, Adama Fomba, porte parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016. Faut-il dormir à côté de ce dossier qui est un sujet autant aussi explosif que le Covid-19 et la crise sécuritaire que connait notre pays ?
Les écoles sont fermées pour trois semaines par le gouvernement malien afin de lutter contre le Coronvirus ou Covid-19. Fermer les classes est un bien en soi pour contrer la pandémie. Mais préparer à les rouvrir dans les meilleures conditions, surtout les écoles publiques dont les enseignants sont constamment en grève depuis le démarrage de l’année scolaire 2019-2020, est encore mieux. Mais la réouverture ne pourrait réussir avec succès, il faut le dire, sans chercher à décanter le blocage qui prévaut au niveau des négociations entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement. Selon les enseignants grévistes rien n’est fait dans ce sens. Adama Fomba, porte parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016, joint au téléphone, indique que les négociations sont au point mort entre les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016 et le gouvernement de même qu’avec la commission de conciliation : «Depuis l’ouverture la fermeture des classes par l’Etat malien, il n’y a eu aucune conciliation, il n’y a eu aucun pourparler entre le gouvernement ou la commission de conciliation avec nous. Les négociations restent au point mort», a déclaré Adama Fomba.
Les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016, précise Adama Fomba, ne cherche rien d’autre que l’application de l’article 39 qui stipule que « toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale ».
Par ailleurs, ajoute le porte parole Adama Fomba, nous exigeons aussi du gouvernement malien l’application des autres textes relatifs à l’exercice du droit de grève au Mali. Car, explique Fomba, le gouvernement, au lieu de prélever les jours de grèves sur nos salaires, se donne le droit, en violation de tous les textes, de couper nos salaires des mois de février et mars.
A rappeler qu’entre le gouvernement et les enseignants grévistes la tension ne cesse de monter. L’on se souvient que les enseignants grévistes avaient observé une grève de 20 jours, soit 480 heures allant du lundi 17 au vendredi 21 février 2020, du lundi 24 au vendredi 28 février 2020, du lundi 02 au vendredi 06 mars 2020 et du lundi 09 au vendredi 13 mars 2020 inclus si la revendication n’est pas satisfaite. La rétention des notes est avec effet immédiat. Cette grève a précédé d’autres cessations de travail par les enseignants signataires du 15 Octobre 2016. A savoir aussi qu’ils ont battu plusieurs fois, de façon pacifique, le pavé. La dernière a été réprimée d’ailleurs violement par les forces de l’ordre. Malgré cette répression, ne comptant pas se laisser faire, les enseignants grévistes, ont encore déposé un autre préavis de grève de 25 jours qui fût retiré ensuite avec la fermeture des écoles par le gouvernement malien pour raison du Covid-19. Pour le porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016, Adama Fomba, le retrait de ce préavis de grève s’explique par le fait qu’il prenait une bonne partie du temps de la fermeture des écoles. « Nous préparons d’autres préavis, si un accord n’est pas trouvé d’ici la reprise», affirme Adama Fomba.
Hadama B. Fofana
Source: Lerepublicainmali