Crise sécuritaire au Sahel : les Etats-Unis à la rescousse

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Les militaires de la force conjointe du G5 Sahel lors de l'opération Hawbi
Les militaires de la force conjointe du G5 Sahel lors de l'opération Hawbi

La Coalition pour le Sahel a tenu, vendredi 19 mars 2021, sa deuxième réunion des ministres des Affaires étrangères. À cette occasion, le gouvernement américain a annoncé une importante aide humanitaire en faveur du Sahel.

Plus de 80 millions de dollars, soit plus de 43 milliards 997 millions de FCFA, c’est l’aide humanitaire que le peuple américain apporte aux Etats du Sahel pour la gestion de la crise dans la région. L’annonce de ce financement a été faite par le sous-secrétaire d’État américain chargé des Affaires politiques, David Hale, lors de la réunion du 19 mars de la Coalition pour le Sahel. Un financement qui est censé contribuer à la résolution de la crise au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, en Mauritanie et au Niger. Des pays où plus de 20 millions de personnes ont besoin d’une aide urgente.

Protéger les civils
D’après les précisions de M. Hale, « la stabilité du Mali est essentielle pour l’ensemble de la région ». Tout en saluant l’engagement du gouvernement de transition « en faveur des réformes nécessaires de longue date en matière de gouvernance, de lutte contre la corruption et la sécurité », M. Hale estime que « la mise en œuvre de ces réformes devrait commencer dès maintenant et être confiée à un gouvernement représentatif et démocratiquement élu d’ici avril 2022 », comme en a convenu le gouvernement de transition.

Outre la stabilité du Mali, le sous-secrétaire d’État américain chargé des Affaires politiques estime que pour la sécurité au sahel, il est important de s’attaquer non seulement aux souffrances, mais aussi aux moteurs des conflits. Pour ce faire, il faudrait créer des opportunités économiques, des services sociaux de base, notamment la justice sociale, a-t-il souligné avant d’indiquer : « Les groupes marginalisés devraient avoir un intérêt dans leur gouvernement. Les populations de toute la région, notamment celles qui sont éloignées des sièges du pouvoir national, cherchent à s’exprimer sur la manière dont elles sont gouvernées ». La protection des populations semble importante aux yeux de M. Hale pour l’instauration de plus de sécurité dans cette région.

« Le nombre de personnes souffrant de la faim a triplé l’année dernière »
L’aide humanitaire annoncée par le gouvernement américain aura ainsi pour but d’assurer une protection essentielle, d’offrir des opportunités économiques, des abris, des soins de santé essentiels, une aide alimentaire d’urgence, de l’eau potable, des services d’assainissement et d’hygiène, a précisé le Bureau du porte-parole américain dans un communiqué du 19 mars 2021.

Dans son allocution à l’occasion de cette réunion, M. Hale n’a pas manqué à souligner que les États-Unis sont présents dans le sahel afin de travailler avec ces pays pour le retour de « la sécurité, la stabilité et une bonne gouvernance aux populations du Sahel ».
Cependant, M. Hale déplore que malgré cette présence américaine dans la région, la crise sécuritaire et humanitaire poursuive son petit bonhomme de chemin. « Le nombre de personnes déplacées dans le Sahel central est désormais 11 fois plus important qu’il y a deux ans. Le nombre de personnes souffrant de la faim a triplé l’année dernière », a-t-il souligné. D’où la nécessité d’une aide supplémentaire.

« Sursaut civil et politique »
À travers cette aide, près de trois millions de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur du pays, ainsi que les communautés d’accueil dans le Sahel seront soulagées dans leurs activités humanitaires.

Selon le communiqué informel conjoint du secrétariat de la Coalition pour le sahel, de la présidence du G5 Sahel, du secrétariat exécutif du G5 Sahel et de l’Union européenne, cette deuxième réunion a été l’occasion aussi de souligner plusieurs paramètres susceptibles d’améliorer la stabilité dans le sahel. D’après ce communiqué, « les participants ont affiché leur intention de mettre en œuvre le “sursaut civil et politique” décidé lors du sommet de N’Djamena ».

Fousseni Togola

Source : https://phileingora.org

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