Crise sécuritaire dans la région de Ségou : Durant le dernier trimestre 2020, « plus de 2 000 familles des villages des communes de Dogofri, deMariko, de Siribala et de Sokolo » ont fui

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Une vue des déplacés (photo archives)
Une vue des déplacés (photo archives)

Le dernier trimestre de l’année 2020 a été marquée par plusieurs faits nouveaux en matière de sécurité au Mali. Les attaques se sont multipliées dans le centre du pays et les civils restent les principales victimes.

La situation sécuritaire au Mali reste préoccupante. Le centre de gravité se trouve au centre du pays. « Le centre du Mali a été le théâtre de 45 % des attaques, dont 36 % se sont produites dans la région de Mopti et 9 % dans celle de Ségou », souligne lesecrétaire général des Nations unies dans son dernier rapport trimestriel de 2020 sur la situation au Mali. La même source précise que « les groupes armés communautaires ont continué de mener des attaques contre les civils dans la région, et la violence armée a gagné la région de Ségou ». Comme autre fait nouveau durant la période en revue, dans le nord du pays, « les groupes extrémistes violents sont restés actifs ».

Les civils, principales victimes dans le centre

Durant le dernier trimestre de l’année écoulée, le centre du Mali, notamment la région de Ségou, a vu naître une série d’événements graves. « [ndlr] depuis début octobre, le village de Farabougou et des villages voisins de la commune de Dogofri, dans le cercle de Niono, ont été la cible d’attaques et de blocus de la part de ce que l’on présume être des combattants extrémistes », indique-t-on dans ce rapport d’une vingtaine de pages. Cette situation a entrainé la mort d’au moins six civils et fait des dizaines de blessés. Elle s’est traduite également « par l’enlèvement d’au moins 20 civils, le déplacement de plus de 2 000 familles des villages des communes de Dogofri, de Mariko, de Siribala et de Sokolo et des vols de bétail ». Selon le secrétaire général de l’ONU,le nombre de personnes bloqué à Farabougou est estimé à près de 4 000personnes.

Dans la zone de Mopti également, « les civils continuent d’être les principales victimes des attaques des groupes armés communautaires, y compris Dan Nan Ambassagou, ainsi que des groupes extrémistes violents ». Selon les mots du secrétaire général de l’ONU, « l’utilisation d’engins explosifs improvisés par des groupes armés a continué d’entraver la liberté de mouvement des civils et des forces de sécurité ». Au total,six officiersont été blessés dans deux attaques menées contre l’armée malienne à l’aide d’enginsexplosifs improvisés, les 1er et 11 novembre, dans les cercles de Mopti et de Douentza,dans la région de Mopti, précise-t-on. Deux soldats de la Minusma ont été également blessés dans l’explosion d’un engin explosif improvisé dans le cercle de Bandiagara,région de Mopti.

Une véritable avancée dans la coopération

Dans le nord du Mali, la paix est loin d’être également un acquis malgré la mise en œuvre de nombreuses initiatives. « [ndlr] Les affrontements entre les groupes affiliés au GSIM et à l’EIGS se sont poursuivis, notamment près de la zone de la triple frontière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, et en particulier dans le cercle d’Ansongo, dans la région de Gao », précise le rapport. Dans la région de Tombouctou, le 1er octobre, deux policiers maliens ont été tués et un troisième a étéblessé dans une attaque.

Le secrétaire général de l’ONU se réjouit de l’évolution de la situation régionale en matière de coopération dansla lutte contre le terrorisme.« Les forces internationales de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, y compris la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel, ont encore accru la cadence de leurs opérations au cours de la période considérée », souligne-t-on. Depuis l’assassinat, le 13 novembre, de Ba Ag Moussa, un importantchef militaire du GSIM, par lesautorités françaises, la Force conjointe du G5 Sahel a reçu des appuis de ses partenaires français. Les forces armées maliennes ont reçu, quant à elles, 10 000 litres de carburant, ainsi que trois mois de rations alimentaires et un soutien médical, des forces françaises, indique-t-on.

Fousseni Togola

Source : Le Pays

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