Si c’est dans les moments difficiles qu’on reconnaît ses vrais amis, le président IBK aura été, durant cette crise sociopolitique,inondé non d’amis, mais de nombreuses propositions pour se sortir de la contestation du M5-RFP.
De sources bien informées, le président IBK a dû, ces derniers jours, remonté les bretelles à certains de ces alliés politiques, qui ne jouent pas franc-jeu avec lui.Combien sont-ils à aller nuitamment « saluer » l’imam Mahmoud Dicko, l’autorité morale de la contestation anti-IBK depuis le 5 juin 2020 ? Ils feignent d’aller « parler à Dicko pour calmer la contestation», alors qu’ils témoignent au guide religieux leur sympathie pour la lutte du M5-RFP.
L’on rapporte des propos de plusieurs cadres du RPM, le parti présidentiel et d’autres partis de la majorité, qui sont dans ce double langage. Ils sont officiellement aux côtés d’IBK et, derrière le rideau, ils apportent leur soutien voir leur appui matériel et financier au M5-RFP. C’est dans ce sens qu’un ancien ministre RPM aurait, au téléphone, confié récemment à l’entourage de l’imam « je ne suis pas contre vos efforts ». Ce qui, rapporté à IBK, l’a mis dans tous ses états le faisant une colère comme il sait le faire.
C’est donc de cette façon que le chef de l’Etat fait l’objet de trahison dans son propre entourage. Certains de ces cadres et alliés n’étant point satisfaits de la gouvernance à laquelle ils prennent part et incapables d’impulser un quelconque changement. Il s’ensuit qu’IBK n’est pas submergé d’amis et soutiens sincères, mais de quelques laudateurs et hommes liges qui sont prêts à préparer éventuellement une place au soleil au sein d’une transition murmurée loin des indiscrétions du palais présidentiel.
Au même moment, le chef de l’Etat est quasiment envahi de « propositions », toutes plaidant pour diverses mesures pouvant juguler la crise actuelle.
En effet, depuis le début de cette crise, l’on ne cesse de noter de régulières sorties dans la presse et par d’autres canaux des « lettres ouvertes » pour dit-on aider IBK. Anciens ministres, leaders politiques et diverses personnes ressources semblent ainsi rivaliser d’ardeur pour suggérer telle ou telle piste au locataire du palais de Koulouba. Les plus récents en date furent les contributions de Me Malick Coulibaly, Me Mamadou Ismaïl Konaté, tous les deux anciens ministres de la Justice sous IBK. Me Malick Coulibaly va, lui, jusqu’à proposer d’écourter le mandat du président IBK à 2021. Sans oublier l’appel à dissoudre l’Assemblée Nationale et d’autres mesures… L’on ne peut que se poser la question de savoir pourquoi ces anciens ministres n’ont su proposer leurs mesures à IBK au moment où ils étaient au son gouvernement.
Le constat est que le chef de l’Etat est finalement débordé en propositions, les unes aussi insatisfaisantes que les autres pour le pouvoir. Celui-ci se demande d’ailleurs pour quel intérêt ces acteurs s’empressent de donner la plus grande publicité possible à leurs propositions. S’ils tiennent à avoir un regard favorable sur lesdites contributions, avaient-ils besoin de les publier autant sur les réseaux sociaux et dans la presse ? Toute la question est là et la chose semble perçue avec un brin d’odeur de trahison au palais de Koulouba. Et cela fait partie des leçons qu’IBK tirera de cette crise sociopolitique.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net