Entre situer les responsabilités après les tragédies et les anticiper; le Mali doit faire un choix clair et c’est maintenant et tout de suite. Les enquêtes interminables n’ayant jamais ressuscité quelqu’un d’entre les morts.
Le choix doit être fait sans concession, parce que l’impression est nette d’un retour au galop d’une tradition de faillite.
En effet, le 1er janvier 2019, aux environs 5 heures du matin, au moins 37 personnes auraient été tuées lors d’une attaque dirigée contre le village de Koulogon Peul (village situé dans la commune de Koulogon Habé, cercle de Bankass), par des éléments armés non encore identifiés.
Quelques mois plus tard, le samedi 23 mars 2019 ont eu lieu les tueries de Ogossagou. Selon le Gouverneur de la Région de Mopti, Sidi Alassane TOURE (dont les informations sont à prendre désormais avec des pincettes, après son scandale sur le nombre des victimes de Sabame Da), le bilan était de 134 morts, 43 blessés dont 17 enfants, 23 hommes et 20 femmes.
Après cette barbarie inqualifiable, les Maliens ont cru que le seuil de l’intolérable était atteint. D’autant plus que le bras du Président IBK n’a pas faibli pour servir. Ainsi, les chefs militaires suivants ont été remplacés : le Chef d’État-major général des Armées; le Chef d’État-major d’État-major de l’Armée de l’Aire; le Directeur de la Sécurité Militaire.
Pour mettre la pression sur les nouveaux promus, le Chef suprême des Armées, qui s’est rendu le lundi 25 mars 2019 à Ogossagou pour presenter ses condoléances, a instruit au nouveau Chef d’État-major général des Armées à ce qu’aucun cas de ce genre n’arrive plus jamais. « Si un cas similaire se produisait encore je mettrais immédiatement fin à ta fonction», avait mis en garde le Président IBK qui doit se résoudre à abattre à nouveau la carte judiciaire. » J’engage le gouvernement, à prendre toutes les dispositions idoines en vue de poursuivre, arrêter mois et traduire devant toutes les jurisdictions compétentes les auteurs de cette infamie », a-til dit dans son communiqué, Noble intention.
Sauf que cette formule que les Maliens ont tant de fois entendue semble un label qui ne vend plus, Parce qu’il est constant que les auteurs des infamies courent toujours au grand désespoir des victimes et de leurs familles. Et quand bien même le grappin aura été mis sur quelques menus fretins, cela ne ressusciterait pas les morts et ne guérirait pas les meurtrissures.
La seule option qui vaille alors est l’anticipation. Soit en créant les conditions de la pacification des zones confligènes; soit en mettant en place un service de renseignement proactif permettant d’étouffer les attaques dans l’œuf. En somme, la stratégie du bâton et de la carotte.
Par Bertin Dakouo.