L’ opération DDR accéléré ne finit pas de faire des vagues à Kidal. En effet, selon des sources concordantes, 500 combattants recalés au DDR font feu de tout bois et rejettent la réinsertion professionnelle. Il s’agit certainement d’un nouveau blocage dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix qui prévoit le déploiement de l’armée malienne reconstituée sur le territoire national.
Malgré toutes les mesures de transparence prises par les autorités et leurs partenaires, dont la MINUSMA, des ex-combattants semblent dans la logique du rejet des résultats de leur visite médicale. Cet exercice mené conjointement par la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et de Réinsertion(CN-DDR), la Commission d’intégration (Cl), avec l’appui de la MINUSMA, avec pour objectif de préparer la phase d’intégration au sein des Forces de Défense et de Sécurité Maliennes (FDSM) des éléments issus des mouvements armés et ne qui ne remplissent pas les critères d’intégration, manifestent leur mécontentement Et pour cause, 500 ex-combattants de Kidal rejettent toujours leur sort, la réinsertion professionnelle pour n’avoir pas rempli les critères d’intégration dans les FAMA
Pour certains, ces ex-combattants recalés dont la plupart sont issus des rangs des ex-rebelles de la CMA sont très mécontents de leurs leaders qu’ils accusent d’être complaisants par rapport à la décision qui les prive d’intégrer l’armée.
Par contre, pour d’autres, point de surprise, puisque ces ex-rebelles qui ne se plaisent que dans le désordre visent à saboter tout un processus. Car, indiquent les tenants de cette thèse, toutes les règles du jeu avaient été déterminées et convenues de commun accord avant le démarrage du test. Dans ce contexte, il n’y avait pas lieu de contestation dans la mesure où les examens ont été menés dans la transparence comme ils avaient eux-mêmes exigé.
Tout en rejetant l’insertion socioprofessionnelle promise par les autorités, ces ex-combattants se disent déterminés à entreprendre des actions pacifiques afin d’être mis dans leurs droits. L’État du Mali est désormais face à ses responsabilités : il s’agit soit de se dédire en faisant une intégration exceptionnelle pour ces combattants ou passer à une autre phase en assumant toutes les conséquences de cette décision. Il s’agit donc d’une deuxième contestation, puisque lors de la première phase, les responsables de la CMA, dont sont issus les contestataires , avaient mis en doute les résultats du premier test. C’est suite à cette contestation que la MINUSMA s’est mobilisée pour appuyer la commission DDR à mener des tests fiables.
Ainsi, des dispositions ont été prises pour de nouvelles visites avec de nouvelles machines installées au sein du Csref de Kidal. Mais, les combattants rechignent à s’y soumettre.De façon générale, les objectifs du DDR/ Intégration accéléré qui prévoit l’intégration de 1 600 combattants du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) de Gao, Tombouctou et Kidal au sein des Forces de défense et de sécurité ne sont pas atteints, puisqu’il y a 500 éléments qui manquent toujours à l’appel.Pour rappel, la Commission nationale du DDR a enregistré au total 36 000 combattants venant de tous les mouvements engagés dans le processus de paix.
Par Sidl DAO.