A 5 jours de son soixante onzième anniversaire, deux mois et 19 jours de sa libération des mains des jihadistes et surtout un an et demi de la prochaine présidentielle, Soumaïla Cissé a choisi de tirer sa révérence. Pour de nombreux observateurs internationaux et nationaux de la scène politique malienne, le Mali perd ainsi son meilleur candidat, celui qui avait plus de chance d’assumer les rênes du pouvoir après la transition. La perte est donc énorme, car elle laisse un grand vide.
Rarement le décès d’un homme politique malien a suscité autant d’émoi et de consternation chez les Maliens comme celui de Soumaïla Cissé. Cette mélancolie généralisée s’est traduite par un énorme regret exprimé par les uns et les autres de tous les bords et d’obédiences politiques devant cette disparition.
« Si je pouvais, j’allais faire revenir Soumaïla Cissé afin qu’il dirige d’abord le Mali, ne serait-ce que durant un mandat avant de mourir » s’exprimait ainsi un internaute malien. Comme lui, le peuple malien dans sa majorité, après la chute du régime d’IBK, voyait afin sonner l’heure de Soumi-Champion. Cette attente n’était pas fortuite, car elle se fondait sur le parcours de l’homme, qui n’avait plus son égal sur la scène politique nationale. Ancien ministre, ancien président de la commission de l’UEMOA, ancien député, ancien chef de file de l’opposition, trois fois deuxième à la présidentielle, président de l’un des partis politiques les mieux ancrés et structurés, dotés d’un véritable projet de société pour gouverner, il ne manquait qu’un ultime scrutin à Soumaïla Cissé pour occuper le fauteuil de Koulouba. Cette hypothèse ne souffrait d’aucun doute. Cela depuis qu’il est sorti sain et sauf de son rapt de plusieurs mois des mains des jihadistes, le 8 octobre dernier. Cela au moment ou certains ne le croyaient plus en vie. Malheureusement ce grand homme politique malien n’a pas pu gagner son ultime combat contre le plus grand mal de l’heure actuelle, la covid19. Et c’est à un jour de fête, celle de Noël 2020 qu’il jeta l’ensemble du peuple malien dans le désespoir total.
L’annonce de sa mort aux premières heures de la matinée de ce 25 décembre a été considérée d’abord par tous comme un autre fakenew (tel celle sur sa libération) pour ensuite être confirmée dans l’esprit de plus d’un lorsque des communiqués officiels des différents responsables politiques ont fusé de partout sur le net. Du coup, dans toutes les causeries à travers la capitale, les posts sur les réseaux sociaux, les tweets et communiqués officiels, il n’y avait qu’un seul sujet au centre, la mort de Soumaïla Cissé.
Les autorités de la transition dans un communiqué donnent l’information d’avoir eu l’autorisation des familles politique et biologique de l’illustre défunt pour prendre en charge à travers l’ambassade du Mali en France le rapatriement de son corps au pays.
Après la disparition de Soumaïla Cissé, la question légitime qui est sur toutes les lèvres est de savoir, qui va diriger le Mali après la transition ?
Le Mali vient de perdre son véritable meilleur futur président.
La Rédaction
Source : Le Sursaut