Les ressortissants du cercle Kéniéba dans la région de Kayes vivent une catastrophe écologique. Les méthodes employées par les orpailleurs étrangers essentiellement chinois et burkinabés sont en cause. Au cours d’une conférence de presse, ce dimanche 27 décembre, les ressortissants du cercle appellent les autorités à l’aide.
« Nous avons toujours pratiqué l’orpaillage à Kéniéba », a indiqué Alou Diallo, président de l’association Wassa-Ton qui regroupe différentes associations professionnelles et de développement des 12 communes du cercle de Kéniéba. Cependant, a assuré le conférencier, les méthodes employées par les nouveaux venus (chinois et burkinabés) « compromettent sérieusement l’avenir de Kéniéba ». Les Chinois emploient les gros moyens – bulldozers et dragues puissantes – qui créent des monticules de sables dans la rivière Falémé.
Quant aux ressortissants du Burkina, ils utilisent, selon Alou Diallo, des produits chimiques hautement toxiques notamment le cyanure. « Quand les femmes lavent la terre pour trouver l’or, les Burkinabés lavent la terre rejetée avec les produits chimiques et y extraient l’or », explique le président de l’association Wassa-Ton. Et de se plaindre : « Dans des villages aujourd’hui, on trouve plus de Burkinabés que d’autochtones ».
Les larmes de Yakaré
« Depuis octobre nous avons saisi les autorités locales. Personne n’a réagi malgré nos multiples sorties en novembre et en décembre », a déclaré Karamoko Doumbia, président de l’Union des comptoirs et raffinerie d’or du Mali (Ucrom). A ses dires, ce n’est pas seulement l’or que les Chinois recherchent à Kéniéba, ils coupent les arbres et les expédient en Chine. « Un orpailleur n’a pas d’état d’âme, quand il veut votre champ, il l’aura et les Chinois en abusent contre un peu d’argent aux paysans », a révélé Doumiba.
« Les Chinois sont-ils mieux que nous ? », a interrogé, les larmes yeux et la gorge nouée de sanglots, Mariam Yakaré Diallo, de l’association Ba-Dembé.
Selon elle, des femmes ont été mises en joue par des Chinois pour, disent-ils, « violation de propriété ». Dans les villages de Kéniéba, a-t-elle rapporté, des femmes ont été giflées par des Chinois. « Les autorités saisies disent toujours que ce n’est pas grave ». « Un Malien peut-il mettre en joue ou même gifler une Chinoise dans son pays sans en payer le prix fort ? », s’indigne Yakaré.
Mamadou TOGOLA
Source : Maliweb.net