Délivrance des vignettes à Bamako : Des usagers sollicitent l’implication des autres Mairies de la capitale

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Le District de Bamako n’a qu’un seul centre de délivrance des vignettes pour les engins à deux roues: la mairie centrale du District.Et chaque année, dès le début de la délivrance de ces vignettes, les citoyens souffrent ; il faut se réveiller très tôt pour faire la queue, souvent passer presque la journée pour être en possession de ce document. Franchement parlant, il y’a trop de bousculades devant cette mairie, et le seul centre est insuffisant pour tout Bamako. Donc, pensez à décentraliser, ouvrir un ou des centres de délivrance dans chaque commune si possible !

 

Chaque année, la mairie du district de Bamako se transforme en un lieu de regroupement pendant les périodes de délivrance des vignettes. La cour pleine, la devanture occupée, et souvent les usagers créent l’embouteillage, tout cela pour être en possession de leur vignette. Jeunes et vieux, hommes et femmes, tout le monde fait la queue. D’autres arrivent sur le lieu depuis 5 heures.

Hier jeudi 24 janvier 2019, nous nous sommes rendus sur le lieu afin de nous imprégner de ce qui s’y passe. Notre constat : la cour de la mairie était pleine des usagers. Plusieurs rangs sont formés par ordre d’arrivée. La devanture de ladite mairie était occupée par les usagers venus en retard  et qui n’ont pas eu accès à la cour par manque de place. Beaucoup d’usagers se plaignent et estiment qu’il faut nécessairement d’autres centres de délivrance pour l’intérêt des citoyens.

«Je suis ici depuis 6 heures. Nous avons été obligés de faire le rang pour attendre les travailleurs. Ce que je regrette, c’est que ce seul centre est insuffisant pour tout Bamako. Je pense que l’État doit ouvrir un centre au niveau de chaque mairie de Bamako », nous confie Boucary Diarra. Un autre Usager, Moussa Togo partage l’avis du premier. Il estime qu’il y’a trop de monde à la mairie du District de Bamako. « Si la délivrance était possible dans toutes les mairies des six communes, on n’aurait pas fait ces rangs ici », a-t-il souligné.

Certains étaient obligés d’aller à leur besoin parce qu’ils ne pouvaient pas attendre durant des heures. « Je repasse un autre jour. Je suis là il y’a plus d’une heure et il est l’heure pour  moi d’aller travailler. Je ne peux donc pas attendre. Il serait mieux de décentraliser », a sollicité un employé d’une société qui a bien voulu taire son nom.

Cette délivrance des vignettes, un vrai business pour certains

Certains, le jour où l’Etat décidera de décentraliser la délivrance, piqueront de la crise parce qu’ils font leur business devant la mairie du District pendant cette période. Ils sont très nombreux à s’adonner à cette pratique de corruption. « Tu veux de la vignette ? Donne 7000 f  si tu es pressé, je règle  ça tout de suite », c’est ce qu’ils disent très généralement. Malheureusement, ils gagnent beaucoup dans cette sale affaire parce que, certains, ne voulant pas faire la queue, leur donnent la somme demandée. Souvent, ils regroupent l’argent de plusieurs personnes pour entrer, résoudre le problème en cinq minutes. Plus ils font cela en peu de minutes, plus il gagne la confiance des usagers impatients.

Ces business men travaillent-ils en complicité avec les agents de la mairie ?

Il est en tout cas clair comme l’eau de roche que les agents de la mairie savent quelque chose dans cette mafia. Comment est-ce possible qu’une seule personne puisse  récupérer une dizaine de vignettes dans un délai maximum de 10 minutes alors que certains font la queue durant des heures pour n’en bénéficier qu’une seule ? C’est là qu’on peut parler de complicité. Ceux qui ont fait un tour à la mairie du District de Bamako peuvent témoigner de la triste réalité de ce réseau.

Il est, de nos jours, intéressant que l’État pense  à décentraliser cette délivrance des vignettes, ouvrir un centre au niveau de chaque commune pour circonscrire les souffrances des usagers. Le seul centre ne suffit pas pour tout Bamako. Les conditions et les réalités sur ledit lieu découragent même certains à  aller retirer leur vignette.

Nous y reviendrons

Source: Le Pays

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