Départ de la Task Force Takuba : un vide sécuritaire à combler

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Force Takuba
Force Takuba

Dans un communiqué daté du 1er juillet, l’état-major français annonce la fin de la Task Force Takuba au Mali. Une fin de mission qui entre dans le cadre de la réorganisation du dispositif militaire français au Sahel, mais qui est saluée par une partie de l’opinion publique malienne.

Clap de fin pour la Task Force Takuba au Mali. Lancée le 27 mars 2020, la Task Force Takuba, qui a réuni jusqu’à 10 nations contributrices (Belgique, République Tchèque, Danemark, Estonie, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suède), quitte définitivement le Mali. Sa présence sur le sol malien au même titre que celle de l’Opération Barkhane nourrit les controverses de toutes sortes.

De nombreux Maliens s’étaient fortement mobilisés pour exiger son départ du pays et estiment à tort ou à raison que la Task Force Takuba n’a aucune utilité. Cette vision des choses est renforcée par la multiplication des massacres de villages entiers, qui, il faut le dire, a commencé bien avant le déploiement de la Task Force Takuba en 2020. On peut citer le cas des villages martyrs d’Ogossagou et de Sobane Da en 2019. Aussi, la force européenne était-elle déployée au nord du pays, c’est-à-dire loin de la zone où ont eu lieu les massacres.

Une lecture qui contraste naturellement avec celle de l’état-major français qui estime le bilan de la Task Force Takuba très satisfaisant. « La Task Force TAKUBA est un succès stratégique et tactique. C’est un succès stratégique car plus de 10 pays européens, conscients des conséquences de la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel pour la sécurité de l’Europe, ont décidé de s’engager conjointement dans une lutte commune contre les GAT », soutient l’état-major français.

Selon l’armée française, la Task Force Takuba a permis la formation d’unités maliennes adaptées au combat contre les terroristes, évitant ainsi la territorialisation des groupes armés terroristes (GAT), en particulier de l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS), dans la zone des Trois frontières. Ce qui est selon elle un succès tactique.

Un champ libre aux GAT, craignent les spécialistes

Le départ de la Task Force Takuba entre dans la réorganisation du dispositif militaire français au Sahel. Il laissera un vide sécuritaire que les forces armées maliennes doivent combler dans un plus bref délai. En ont-elles les moyens ? Car, quoi qu’on en dise, rien que par sa présence, la force européenne était un moyen de dissuasion pour les groupes terroristes.

Le retrait de Takuba au Mali accroît la pression sur les forces armées maliennes engagées dans de multiples opérations dans le centre. Sur le terrain, des difficultés commencent à se faire sentir avec le regain des attaques terroristes notamment dans la région de Ménaka. Y a-t-il une relation de cause à effet ?

Ce qui est sûr, malgré le déploiement d’un détachement des forces armées maliennes dans la région, beaucoup de spécialistes de la situation sécuritaire craignent que le départ de la Task Force Takuba et accessoirement de l’opération Barkhane ne laisse le champ libre aux GAT.

À noter qu’en plus de l’aspect strictement militaire, la Task Force Takuba venait en aide aussi aux populations vulnérables dans les zones de conflit. Son départ va alors laisser un vide qui va exacerber la situation humanitaire, déjà préoccupante, selon le CICR.

Cheick B. Cissé

Source : Le Wagadu 

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