Dépôt d’immondices de Médina Coura : Une scène qui salit l’image du ‘’Mali-Kura’’!

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Une vue des tas d'ordures à Médine Coura
Une vue des tas d'ordures à Médine Coura

Cela fait des années que la décharge des ordures de Medina Coura en Commune II du District de Bamako se remplit au point de se déverser pour couper la circulation sur la voie principale qui y fait face. En cette période hivernale, les choses se compliquent davantage. Les usagers de la voie et les revendeurs aux alentours n’arrêtent de se plaindre. De l’autre côté, l’Ozone-Mali crie au manque de moyen pour faire évacuer l’endroit. Une honte à boire et à respirer en plein centre-ville.

La situation désastreuse du dépôt de Transit des ordures de Médine ne se raconte plus, elle se vit avec toutes ses conséquences pour les riverains. Elle est devenue une plaie sans remède, étant donné que la solution y traine toujours. Pourtant, les habitants, les élèves (car à proximité des écoles) et même les passagers ont lancé des cris de cœur à l’endroit des autorités pour la gestion de ce problème. Malheureusement, cela a toujours été sans suite ou des solutions à court terme.

Situation alarmante pour les riverains !

Pour Felixie Traore qui a son lavage à jet de pierre seulement de ces immondices,  cette situation a donné un coup dur à son affaire, à cause du fait que peu de clients  acceptent de s’arrêter à son service de lavage. « Je n’arrive plus à subvenir au minimum des charges de ma famille à cause de ce problème. C’est cet unique travail que nous connaissons, si vraiment on pouvait nous débarrasser de ces déchets, cela nous fera vraiment plaisir » a-t-il réclamé.

Quand à Mariam Keita, une étudiante qui prend des cours dans l’enceinte du Stade Omnisport Modibo Keïta (qui fait face à ce dépôt), les odeurs qui se dégagent sont nauséabondes et la route toujours bloqué à cause de ces détritus. Elle a tenu à lancer un appel aux Autorités compétentes en ces termes : « Nous sommes fatigués, on  ne sait même plus quoi faire.  Les goudrons sont dégradés, ces immondices nous dérangent, vraiment ça perturbe notre travail ». Un cri de cœur identique de la part de Binké Coulibaly, conducteur de pousse-pousse.

Abondant dans le même sens, Nagnouma Sangaré, étudiante également a témoigné sur les désagréments dans lesquels ils étudient au sein du pavillon du Stade omnisport Modibo Keïta. « L’odeur des déchets nous trouble pendant  nos cours, on n’arrive même pas à respirer et les routes sont endommagées par ces ordures ». Un dépôt d’ordures dressé entre deux établissements scolaires publics. « C’est parce qu’il n y a que les enfants des pauvres au sein de ces écoles, raison pour laquelle ils ne cherchent pas à nous débarrasser de  ces déchets »a-t-elle martelé.

 

 Ozone Mali à bout de souffle !

Joint par nos soins, Adama Koné, conseiller principal à la Direction de l’Ozone-Mali (dont la mission est la gestion des déchets) et ancien directeur de la voirie  a reconnu que ce dépôt de transit de Médina Coura est débordé. A lui de soutenir que ce débordement est une cause des perturbations de la circulation et des nuisances  à la population surtout qu’il est proche de deux écoles. Il a rappelé que l’Ozone Mali a dans ses missions l’évacuation des dépôts de transit de Bamako, à travers la convention de gestion des services de propreté de la ville de Bamako.

Cette convention, précise M. Koné, a été signée le 29 septembre 2014 entre l’Ozone, la Mairie du District et l’Etat. « Mais les impayés en faveur d’Ozone avoisinent 15 Milliards FCFA. C’est ce qui explique que ces derniers temps l’Ozone à des difficultés financières du fait que les parties maliennes ne payent pas les décomptes à temps. L’Ozone doit payer le salaire du personnel, subvenir aux charges d’exploitations : carburant, ingrédients et réparation des véhicules et engins » déplore-t-il.

Selon lui, cette situation n’honore personne, ni l’Etat, ni les mairies encore moins la population qui subit les conséquences. Sans autres formes de procès, il a affirmé que la société Ozone Mali a besoin des moyens humains et matériels pour rendre notre capitale propre à l’instar des villes du Maroc, de Côte d’Ivoire et du Soudan, où elle est présente.

Sur le plan sanitaire, Traoré Amidine, médecin généraliste nous a égrené le long chapelet des pathologies que les déchets peuvent en être la cause.  Il s’agit des maladies comme le paludisme, la fièvre typhoïde, le choléra, l’intoxication alimentaire, les maladies pulmonaires etc.

On parle du Mali Koura (Nouveau Mali) en longueur de journée, mais force est de reconnaître qu’il y’a des scènes qui frustrent et crèvent les yeux, telle celle de ce dépôt d’ordures débordant sur la voie principale menant à l’un des marchés importants des légumes de la capitale. S’ajoute le fait que le dépôt de transit de Médine est situé en plein centre de la capitale, c’est-à-dire entre deux écoles publiques et en face d’un important stade omnisport portant le nom du premier Président de la République du Mali, Modibo Kéita !

Alima Coulibaly (stagiaire UCAO)

Source : Le Sursaut

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