Des Charges unitiles

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Chiaka Doumbia
Chiaka Doumbia

S’il avait un trophée dans les pays en crise  pour la création des départements inutiles et sans contenus réels, il échapperait difficilement au Président IBK !

L’instabilité gouvernementale est l’une des caractéristiques de la gouvernance du Mali sous  le  Président IBK. De septembre 2013 à nos jours, le Mali est à son sixième Premier ministre en la personne de Dr Boubou Cissé. A chaque remaniement ministériel, l’opinion note avec stupéfaction la disparition de certains départements et l’apparition d’autres.

Parmi les départements ministériels ayant disparu quelques mois après leur « création », on peut citer entre autres les ministères de la Coopération internationale, du Développement local, des Collectivités territoriales, de la Décentralisation, de la Jeunesse et de la Construction  citoyenne, du Développement rural, de l’Intérieur, Réforme de l’Etat et des droits de l’homme.

A la faveur de la mise en place du gouvernement dirigé par Dr Boubou Cissé, le ministère de la Réforme administrative et de la Transparence de a vie publique, créé en septembre dernier seulement, a été rayé de la carte. De même que ceux du Développement   industriel,   de  l’Innovation,  de  la construction citoyenne. L’Industrie est revenue dans son couple avec le Commerce, l’Enseignement supérieur avec la Recherche scientifique. La jeunesse et les sports sont de nouveau ensemble.

Les domaines de l’Etat sont éclatés pour donner naissance à deux départements « consanguins » (ministère des Domaines de l’état et des affaires foncières :ministère de l’ Urbanisme, de l’habitat et du Logement social).

L’Economie » numérique est séparé de la Communication et devient un département à  part entière  auquel a été ajoutée la Prospective. Depuis l’arrivée d’IBK aux affaires, c’est la première fois que ces deux entités  soient  scindées.

La création de certains  ministères  ou  secrétariats  d’Etat qui laisse perplexes. Comment peut-on expliquer la création  d’ un département exclusivement chargé de l’intégration

africaine alors qu’existent le ministère des Affaires étrangères  et  celui des  Ma liens  de l’extérieur ? A quoi sert le secretariat d’état chargé de la Promotion et de l’intégration de

l’Enseigncment…. »bilingue » ? Quid du secrétariat d’.Etat au près  du ministère  de l’Agriculture, chargé de l’Aménagement et de l’Equipement rural ?

Du pilotage à vue la nouvelle nomenclature du gouvernement donne déjà des soucis au niveau des directions du matériel et des finances (DFM). IL faut débloquer les fond s nécessaires pour l’installation des nouveaux ministres  et leurs cabinets. Sans oublier la recherche de bâtiments pour abriter   certains départements. Des charges inutiles !  Des gaspillages!

Le Bureau Politique National de la Convention Nationale pour une  Afrique Solidaire (Cnas Faso Hèrè) note des chevauchements et des duplications, sources de conflits de compétences. Sans oublier leur impact sur l’impulsion et la coordination de l’action gouvernementale.

Pour le Bureau Politique National du front Africain pour le développe ment (FAD), « l’articulation mal inspirée de ce gouvernement  entrainera indéniablement  un gaspillage des ressources et une inefficacité qui feront  que son échec ne sera pas une surprise pour les esprits  avertis dans notre pays».

Un pays en crise comme le Mali avec des difficultés   financières ne peut pas se permettre de créer des départements taillés sur mesure pour consoler untel  ou untel. Quand on crie sur tous les toits que les caisses de l’Etat sont vides, il faut se garder de créer d’autres charges. Plus qu’un  gâteau, le Mali  est en passe de devenir  une  pâtisserie où les uns et les autres  sont invités à entrer avec obligation de faire « la vaisselle ». S’il avait un championnat mondial pour la création des  départements  inutiles et sans  contenus  réels dans  les pays en crise, la palme d’or échapperait difficilement au Président IBK.

Par Chiaka Doumbia.

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