Des militaires français auraient été tués à Ménaka non loin du site de l’assaut meurtrier d’Indelimane au nord-est du Mali.

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Ménaka
Ménaka

L’attaque meurtrière ayant visé une position militaire malienne à Indelimane dans la province de Ménaka au nord-est du Mali aurait pratiquement décimé la garnison. Il n’y aurait qu’une vingtaine de survivants. Près de 102 militaires maliens mais également étrangers ont péri dans cette assaut inédit.

Les médias français ont rapporté la mort au combat d’un Spahi, officiellement des suites de l’explosion d’un I.E.D ou dispositif explosif artisanal qui aurait détruit le véhicule blindé VAB dans lequel il se trouvait. Toujours selon les mêmes sources, cette attaque n’aurait pas de lien avec l’assaut d’Indelimane, bien qu’elle se soit produite non loin du site.

Dans les faits, il s’avère que trois militaires français ont péri dans une attaque combinée à la roquette antichar et à la bombe plantée sur le bord de la route dans le désert de Ménaka.

Six autres seraient dans un état critique. Ce bilan est encore celui fourni par des sources semi-officielles. D’autres sources évoquent un bilan plus lourd. Les techniques de camouflage des pertes au combat empruntées par celui, fort éprouvé, utilisé par les forces US en Afghanistan et en Irak ne rendent pas compte des pertes subies après l’attaque (mort de blessés en évacuation ou dans une unité de soin bien après l’action).

Certains de mes correspondants critiquent fortement la dotation en blindés des forces françaises opérant dans le cadre de l’opération Berkhane au Sahel et soulignent l’insuffisance, voire l’obsolescence de certains véhicules blindés face aux IED et aux mines. D’autres mettent en exergue les difficultés logistiques et le peu de protection accordée aux militaires français au Sahel. Que dire alors des militaires maliens ou tchadiens (dans le cadre des forces des Nations Unies) subissant le gros des pertes dans cette guerre oubliée et perdue ? Les pertes des forces armées malienne ne se comptent presque plus et dépassent de loin les statistiques officielles rendues publiques.

Les groupes armés transfrontaliers ont toujours l’initiative et ont acquis de redoutables capacités tactiques dans l’un des environnements les plus hostiles de la planète. Ils sont d’une remarquable mobilité dans le désert et ils frappent là où ils veulent quand ils veulent sur un territoire immense de plus de 3 millions de kilomètres carrés. Plus grave, ces groupes armés nomades bénéficient de l’impact social d’une répression sécuritaire aveugle et souvent segrégationniste en plus de la misère, la corruption et du sous-développement endémiques. En l’absence des forces internationales, ces groupes seraient en mesure de renverser les gouvernements du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad.

Le Sahel est devenu un autre Afghanistan mêlant conflit de basse intensité susceptible de varier et surtout un véritable gouffre financier où il sera très difficile de s’en sortir indemne.

Source : strategika51

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