Figure de proue du pays, il y a moins de six (06) mois, l’Imam Mahmoud Dicko est désavoué par bon nombre de Maliens. Cause : son mutisme face aux sinistrés de la désobéissance civile qui ont risqué leur vie en son nom. La lenteur dans la diligence des tueries du 10-11 et 12 juillet 2020 joue contre lui.
A la surprise générale, le guide religieux est tombé dans les sondages. Acteur central et populaire de l’année 2020, il fut à l’origine de la chute d’Ibrahim Boubacar Kéita. Invitant le peuple à dénoncer la mauvaise gouvernance, il sera rejoint par des anciens alliés du Président pour finalement créer le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Ce mouvement provoquera le coup d’État du 18 août 2020 avec la fin du régime RPM (Rassemblement Pour le Mali).
L’Imam Mahmoud Dicko faisait alors office de chef de file de l’opposition et était le « chouchou » d’une grande majorité des maliens. Au fil des semaines, sa côte a littéralement chuté du fait de ses orientations. Tout d’abord à cause de son retrait -surprise du M5-RFP pour faire allégeance à la junte. Il sera ensuite au cœur du collège qui désignera le Président de la Transition. Plusieurs acteurs du Conseil National de Transition (CNT) n’ont pas caché avoir été pistonné par l’Autorité Morale du Mouvement du 5 juin afin de porter le macaron.
L’ombre de l’Imam aura plané sur la Transition qui dirige timidement d’une main de fer le Mali. Le tout, dans un mutisme injustifié qui fait désormais sortir les maliens de leur réserve. Plusieurs vidéos ont pris forme ces jours-ci contre Mahmoud Dicko. Ouvertement insulté, il est traité de tous les noms d’oiseaux. D’autres n’hésitent pas à le maudire pour sa passivité qualifiée de silence coupable cautionnant les abus de la junte.
Sauf que la cabale médiatico-politique contre Mahmoud Dicko a aussi été récupérée. Des manœuvres cousues de fil blanc par des adversaires du régime actuel seraient aussi derrière cette grogne. Plusieurs entités politico-sociales sont dirigées contre celui qui était considéré par le peuple comme l’un(…)
BAMOÏSA
Source : NOUVEL HORIZON